Dermatologie

Douleurs au pénis : peut-être le phimosis

Les douleurs du pénis peuvent survenir dans plusieurs contextes et parfois inquiéter. Les causes de ces douleurs sont nombreuses. L’une d’elles est le phimosis, une affection du prépuce. Comment reconnaître un phimosis et quand faut-il consulter un professionnel ?

Quels sont les symptômes du phimosis ?

Le phimosis désigne tout simplement un rétrécissement de l’anneau du prépuce, ce dernier représentant la peau qui recouvre le gland du pénis. Ce rétrécissement empêche le décalottage facile et complet du gland. Lors de l’érection, le prépuce ne parvient pas non plus à se rétracter derrière le gland.

Il s’agit d’une malformation du prépuce qui s’observe chez 90 % des nouveau-nés. Avec l’âge, elle se corrige d’elle-même pour n’être présente que chez 1 % des adolescents à la puberté. En général, cette striction du prépuce n’a aucune manifestation symptomatologique.

Néanmoins, certains phimosis se traduisent par des signes. Dans ces cas, le prépuce peut être le siège d’une rougeur ou même d’un léger œdème. Cette inflammation peut s’étendre au gland et est souvent en rapport avec un défaut d’écoulement du smegma. Dans le même temps, le gland peut paraître hypersensible. Les soins d’hygiène s’avèrent alors compliqués chez certains enfants.

Pour les formes les plus serrées, il peut y avoir des difficultés à uriner avec un jet faible ou des poussées abdominales lors de la miction. Les urines peuvent alors s’accumuler dans l’espace entre le gland et le prépuce au point de s’infecter. Si cette malformation persiste à l’âge adulte, les symptômes d’un phimosis peuvent être gênants pour la vie sexuelle. En effet, les érections sont parfois douloureuses du fait de l’inextensibilité de l’anneau préputial. Cette douleur varie d’un homme à un autre, mais chez quelques-uns, elle peut empêcher toute pénétration.

À quel moment consulter pour un phimosis ?

Le phimosis, lorsqu’il n’est pas compliqué, ne nécessite pas de consulter un spécialiste. L’apparition de signes de complications doit vous alarmer et vous pousser à faire appel à un médecin. Une douleur du gland accompagné d’un œdème est un signe d’alarme. Ceci peut signer le développement d’une balanite (infection du gland). Cette infection peut se propager à l’urètre et se traduire par des brûlures lors des mictions ou un écoulement urétral.

Les symptômes comme la fièvre ou un écoulement de sang ou de pus doivent également vous inquiéter. Lorsque vous les remarquez, demandez en urgence un avis médical. Dans le même registre, la survenue de douleurs du pénis, des testicules ou du bas ventre doit faire suspecter l’installation de complications potentiellement graves.

Parmi ces complications, la plus redoutée est le paraphimosis. C’est le blocage du prépuce derrière le gland après le décalottage. Cette situation se rencontre lors des premiers rapports sexuels. Le prépuce forme alors comme un garrot sur le gland et entraine des douleurs et un gonflement du gland. Le risque majeur ici est une ischémie (perte de la vascularisation) du gland avec pour conséquence une nécrose du gland. Il s’agit d’une urgence vitale à prendre en charge très rapidement.

Les traitements pour le phimosis

Affection de nature bénigne, le phimosis ne requiert aucun traitement s’il n’est pas gênant ou s’il n’a pas d’implication clinique. Si le phimosis vous gêne, vous pouvez commencer des exercices d’étirement du prépuce qui ont pour but de l’assouplir. Le résultat escompté peut s’obtenir en quelques semaines. Ces exercices à eux seuls suffisent la plupart du temps pour se débarrasser d’un phimosis, surtout si la personne atteinte est d’un jeune âge.

Cependant, il peut arriver que les multiples tentatives de décalottage et de recalottage créent une zone de fibrose entre le gland et le prépuce, rendant inefficaces les exercices d’étirement. Dans ce cas, l’application de crèmes à base de corticoïdes permet de corriger le tir et d’améliorer les choses. Malheureusement, ces moyens ne sont pas efficaces à 100 %. Plusieurs cas de phimosis requièrent un traitement plus invasif, notamment la chirurgie. Les procédés chirurgicaux proposés regroupent :

  • la plastie du prépuce,
  • la dilatation,
  • et la circoncision.

Les deux premiers donnent plutôt des résultats mitigés aussi bien sur le plan fonctionnel qu’esthétiques. Ils ne sont donc plus proposés comme moyens thérapeutiques. Seule la circoncision ou postectomie demeure de mise. Elle est indiquée surtout lors des complications majeures, notamment le paraphimosis. C’est une intervention relativement simple qui peut se faire sous anesthésie locale. Les résultats esthétiques sont satisfaisants et la prise en charge est totalement ambulatoire.

Le phimosis est une anomalie fréquente du nouveau-né, mais sa prévalence diminue avec l’âge puisqu’il se résout tout seul. L’utilisation de petits moyens peut parfois suffire pour y remédier. Néanmoins, la chirurgie peut être envisagée en dernier recours lorsque tout le reste a échoué.

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