Psychologie

L’adoption : Approche socio-psychologique

L'adoption : Approche socio-psychologique
L'adoption : Approche socio-psychologique
L’adoption : Approche socio-psychologique

On dit qu’une personne adopte un enfant lorsqu’elle le choisit pour fils, ou pour fille, sous certaines conditions prévues par la loi. L’adoption est donc, avant tout, un acte juridique qui consiste à créer entre deux personnes des rapports analogues à ceux qui résultent de la filiation naturelle.

Évidemment, toute adoption pose un certain nombre de problèmes d’ordre psychologique et moral, puisque son but est de suppléer à des liens maternels et paternels qui ont fait défaut. Mais, en premier lieu, l’adoption répond à une réalité sociale, celle de l’enfance abandonnée.

Un phénomène social

L’histoire de l’adoption se confond, en effet, avec celle de l’enfance abandonnée: c’est dire qu’elle est ancienne. On connaît ainsi l’histoire de Romulus et de Rémus, ou celle d’Œdipe abandonné dès sa naissance et recueilli par des bergers. Mais ces exemples, empruntés à la mythologie, illustrent mal le destin d’un grand nombre d’enfants que leurs parents abandonnaient parce qu’ils naissaient infirmes ou venaient en surnombre.

Au VIe siècle, sous l’empereur Justinien, furent officiellement créées les institutions hospitalières destinées à recueillir les orphelins et les enfants abandonnés. Auparavant, l’adoption existait dans un but religieux ou politique; elle concernait surtout des adultes, et se faisait principalement au bénéfice des adoptants, qui voulaient, par là, assurer la succession d’un patrimoine et la continuation de leur nom.

À l’époque féodale, le devoir d’élever les enfants abandonnés était, en principe, imparti aux seigneurs, mais ceux-ci, pour la plupart, se déchargeaient de cette tâche sur les institutions charitables créées par l’Église. Plus tard, en France, pour lutter contre les misérables conditions de vie de ces enfants, saint Vincent de Paul créa l’hôpital des Enfants trouvés. Au XVIIe siècle, la situation des enfants trouvés était donc relativement assurée; mais aucun statut juridique ne leur garantissait encore une protection légale.

C’est pendant la Révolution française que l’Assemblée législative puis la Convention abordèrent ce problème et rédigèrent les premiers décrets, qui furent repris par Napoléon Ier, dans le Code civil: l’adoption était légalement reconnue si l’adopté avait au moins 21 ans, et s’il avait été préalablement nourri et logé par l’adoptant pendant 6 ans. Cela ne concernait donc qu’une infime partie des enfants abandonnés. Mais au XXe siècle, en raison notamment du grand nombre d’orphelins dû aux hécatombes de la Première Guerre mondiale, l’adoption fit l’objet de lois de plus en plus précises. Ainsi, en France, depuis les réformes de 1960, le législateur s’efforce d’assimiler de plus en plus la filiation adoptive à la filiation normale, afin de favoriser l’intégration de l’adopté dans la société.

On constate, aujourd’hui, une diminution du nombre des abandons. Cela tient vraisemblablement aux dispositions pénales et sociales qui vont à l’encontre de cette pratique, et notamment à des mesures de prévention telles que les allocations mensuelles aux mères célibataires.

Les problèmes psychologiques

On sait que l’affection maternelle est indispensable à un enfant, surtout dans les premières années de sa vie. Aussi vaut-il mieux qu’il soit adopté très jeune, l’âge le plus favorable se situant entre 6 et 12 mois. Cette précaution permet à l’enfant de s’adapter plus facilement à sa nouvelle famille, et contribue ainsi à lui assurer un développement affectif normal. À cet égard, l’âge des adoptants (30 ans) a aussi son importance. On considère, par ailleurs, qu’il est meilleur que l’enfant soit adopté par un couple plutôt que par un célibataire, tant il est vrai que le père et la mère sont également nécessaires à son plein épanouissement, mais en France l’adoption par une personne seule est possible. Si l’adopté peut connaître des problèmes d’adaptation, les adoptants aussi risquent de rencontrer des difficultés d’ordre psychologique. Ils doivent, ainsi, se garder d’adopter un enfant pour leur seul bénéfice (transmission d’un héritage, peur de la solitude, désir de possession, etc.). L’examen d’une demande d’adoption est, d’ailleurs, automatiquement accompagné de visites médico-psychologiques. En fait, adopter un enfant, dans le meilleur sens du terme, c’est bien sûr l’accepter, mais, plus encore, c’est respecter suffisamment sa personnalité pour ne pas exiger qu’il soit conforme en tous points à ce que l’on avait désiré

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