L’acupuncture est une médecine traditionnelle chinoise, vieille de plusieurs millénaires, dont l’origine pourrait remonter au XVIIIe siècle av. J.-C. Ses fondements philosophiques ont été établis vers 2800 av. J.-C.; la rédaction de l’ouvrage le plus important sur ce sujet, le Neijing, remonte à près de 500 ans av. J.-C. Toutefois, elle n’a été connue que beaucoup plus tard en Occident, et les premiers commentaires en ont été faits par des jésuites au XVIIe siècle, lesquels ont, d’ailleurs, inventé le terme d’acupuncture. Celle-ci suscite un premier engouement au début du XIXe siècle: les praticiens fleurissent; on puncture de façon anarchique, ce qui ne manque pas de provoquer des accidents. Mais il faut attendre 1934 et les traductions de Soulié de Morant pour que l’acupuncture devienne autre chose qu’une curiosité.
Selon la philosophie chinoise antique, l’Homme et l’Univers sont en étroite relation et obéissent aux mêmes règles. Dans cette conception, le corps humain serait parcouru par des courants énergétiques complémentaires, le yin et le yang, et tout déséquilibre entre les deux entraîne la maladie. Le but de cette pratique ne consiste pas seulement à guérir les maladies, mais aussi à en prévenir l’apparition en aidant l’individu à maintenir cet équilibre.
L’énergie circule dans 59 canaux, ou méridiens, dont 12 principaux, couplés deux par deux. En cas de maladie, l’acupuncteur place de fines aiguilles (de 4 à 8 en moyenne) sur quelques-uns des 365 points de puncture (répartis en 3 catégories: les points principaux, secondaires et curieux) décrits par la tradition. La nature du métal joue également un rôle: les aiguilles en or sont utilisées pour tonifier, celles en argent pour disperser. Le nombre de points varie selon les indications, de même que le nombre de séances: plus la pathologie est ancienne, plus le traitement est long. Cependant, aucune expérience n’a démontré l’efficacité réelle des traitements, ni l’existence des courants énergétiques, ni celle des canaux. Très récemment, des acupuncteurs pensaient avoir découvert les méridiens; en fait, ils avaient seulement redécouvert les vaisseaux lymphatiques.
L’acupuncture doit donc être réservée aux maladies bénignes à composante psychosomatique, notamment les céphalées et l’anxiété. Toutefois, il est parfaitement reconnu qu’une forme dérivée, l’électropuncture, peut jouer un rôle thérapeutique principal ou d’appoint dans le traitement de la douleur, du spasme et des inflammations, mais elle n’a pas d’effet sur les maladies malignes.
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