Le béhaviorisme (aussi appelé comportementalisme)s’est développé en réaction aux approches mentalistes. Historiquement, c’est John Watson qui a été le premier à utiliser le terme «behavioriste» dans un très court article considéré aujourd’hui comme le manifeste du behaviorisme, «Psychology as the behaviorist views it» (1913).
Dans les années 40 et 50, Skinner a étudié la notion de conditionnement opérant et en a défini les paradigmes opérationnels. Nous lui devons les notions de renforcement, de façonnement, d’apprentissage programmé et bien d’autres.
Aujourd’hui, si les tenants du béhaviorisme radical à la Skinner sont de moins en moins nombreux, l’adaptation des paradigmes du conditionnement classique de Pavlov et instrumental de Skinner aux composantes cognitives du comportement a permis à des auteurs comme Ellis, Seligman, Wolpe ou Beck de développer l’approche comportementale-cognitive. L’utilisation clinique de cette approche a permis à la psychologie contemporaine de faire des pas de géant dans le traitment de multiples problèmes d’adaptation considérés jusqu’alors comme insolubles, tels les troubles anxieux et la dépression.
Les principaux penseurs du béhaviorisme radical sont John Watson (1878-1958), Burrhus F. Skinner (1904-1990), Clark Hull (1884-1952), Edward Tolman (1886-1959).
Actuellement, les données auxquelles ce courant a donné naissance sont utilisées notamment dans les thérapies comportementales et cognitives, auxquelles elles continuent à apporter des données fondamentales.
John Watson
John Broadus Watson (1878-1958) est un psychologue américain.
Il veut faire de la psychologie une science objective et fonde le béhaviorisme. Pour lui, l’objet de la psychologie est un comportement observable, la réponse à un stimulus défini. Il considère les objets de cette science comme l’étude du couple stimulus-réponse et l’adaptation à une situation déterminée.
A la même époque que le behaviorisme de Watson, un autre courant de recherches propose des théories alternatives : le gestaltisme.
Burrhus F. Skinner
Psychologue et penseur et polémiste américain. Fondateur du béhaviorisme radical. Forte imprégnation des travaux de Ivan Pavlov et du premier béhavioriste John Watson.
Sa contribution théorique majeure en psychologie est le concept de conditionnement opérant, qu’il distingue du conditionnement pavlovien, ou répondant, ou classique. Une action est conditionnée de manière opérante quand sa fréquence augmente dans le comportement d’un organisme du fait de ses conséquences positives pour l’organisme. Dans le conditionnement classique on crée une association de stimuli, dans le conditionnement opérant, on renforce une réponse. Cette notion permet d’intégrer la spontanéité de l’organisme au sein d’un cadre explicatif mécaniste.
Boîte de Skinner (Skinner box) : dispositif de laboratoire simplifiant l’étude des mécanismes de conditionnement, grâce à l’automatisation de la présentation des stimuli (visuels, auditifs, nociceptifs — par exemple choc électrique), des renforcements (nourriture, eau, notamment), de l’enregistrement des réponses de l’animal (le plus souvent rat ou pigeon), et des associations prévues par l’expérimentateur entre eux. Ainsi l’expérimentateur peut-il faire en sorte que de la nourriture soit délivrée lorsque l’animal a appuyé un nombre de fois déterminé sur un levier, mais uniquement lorsqu’un son aigu a été précédé d’une lumière verte.
A voulu étendre cette théorie du comportement à l’espèce humaine (les stimuli ne sont que plus complexes, et forment alors une « situation »). Ecueil supposé de ce projet selon Noam Chomsky : le linguiste prétend que la théorie béhavioriste est insuffisante pour rendre compte de caractéristiques du langage. En effet, l’acquisition du langage par confrontation au milieu dans lequel l’individu a grandi ne rendrait pas compte de la production d’énoncés tout à fait particuliers comme la poésie, ou d’une manière plus large de la capacité que les individus ont de produire des énoncés non encore prononcés. Chomsky propose de nommer cette « compétence linguistique » une grammaire générative. Cette proposition elle-même, si elle a généré nombre de recherches ultérieures, a cependant été sévèrement critiquée ensuite. L’argumentation de Chomsky, souvent déplacée, a néanmoins eu pour effet principal de discréditer, aux yeux de lecteurs ignorant le contenu réel du livre Verbal Behavior (Skinner, 1957), l’analyse fonctionnelle du langage, complexe, avancée par le béhavioriste radical.
Il a notamment écrit: « Par delà la liberté et la dignité » en 1971.
Clark Leonard Hull
Clark Leonard Hull (1884-1952), est un psychologue américain. Il a élaboré une théorie très systématisée du comportement, centrée sur les phénomènes d’apprentissage. Il a eu une grande influence sur le béhaviorisme américain. À la psychologie expérimentale, il a apporté une nouvelle méthode : la méthode hypothético-déductive systématique, après l’observation et l’élaboration d’hypothèses. Cette méthode, lui apporte des définitions précises et des postulats conceptualisés, qui lui permettent de déduire ses théories à soumettre à la vérification expérimentale. Pour lui, le comportement est un ensemble d’intéractions entre l’individu et son environnement. Il analyse le comportement dans une perspective d’adaptation biologique qui est une optimisation des conditions de vie entraînée par une sorte de réduction du besoin. Il fait intervenir deux notions importantes dans sa théorie comportementale : la pulsion qui est le dénominateur des motivations premières et l’habitude qui est la répétition d’une réaction préalablement renforcée.
Edward Tolman
Edward Chace Tolman (1886-1959), est un psychologue américain béhavioriste. Il s’intéressa essentiellement à la psychologie comparée et aux problèmes de l’apprentissage. Le comportement, soutient Tolman, ne peut être réduit au schéma « stimulus-réponse ». L’organisme n’est pas seulement « réactionnel » ; il agit en fonction d’une visée qui lui est propre. Dans sa théorie, Tolman tient compte du béhaviorisme, du fonctionnalisme (cf John Dewey) et de la psychologie de la forme. Son idée, c’est que l’on ne peut se passer de la notion de « dessein », de « but » poursuivi, ni chez l’homme ni chez l’animal.
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