Les probiotiques existent sous diverses formes consommables et sont utilisés à des buts thérapeutiques. Ils constituent la flore commensale, c’est-à-dire non pathogène, de tout individu. Provenant des mots grecs « pro » et « biotikos », ils appartiennent à la famille des micro-organismes. Ils défendent ainsi la vie et sont employés comme promoteurs de la santé humaine en raison de leurs effets bénéfiques sur l’organisme. Représentent-ils vraiment un élixir sans danger pour tous ?
Les probiotiques pour enfant et pour bébés
Terme scientifique consacré reconnu par la FAO/OMS en 2001, les probiotiques ont été le sujet de nombreuses études scientifiques. Ces dernières ont permis d’isoler des milliers de souches microbiennes différentes. Certaines ont démontré leur efficacité dans la prévention et le traitement de certaines affections comme la diarrhée, la constipation, le syndrome de l’intestin irritable, la colique du nourrisson, l’intolérance au lactose et l’entérocolite nécrosante…
Ils interviennent également dans la production de vitamines, la production d’acides gras à chaîne courte, la modulation du système immunitaire… Leur apport dans la prévention des infections respiratoires et gastro-intestinales est en cours d’étude. Le lait maternel contient des éléments (Human Milk Oligosaccharides, fibres…) qui participent à la formation de la flore commensale du nouveau-né. Il existe également des laits artificiels enrichis avec des substances similaires.
Ainsi, un bébé en bonne santé n’a pas besoin de supplémentation en probiotiques. Ceux-ci sont naturellement présents dans son organisme. Leur nécessité survient en cas de maladies, notamment l’une des affections précédemment énumérées. Le choix de la souche la plus adaptée doit se faire sous avis médical. Les plus fréquemment utilisées sont :
- les lactobacilles,
- les bifidobactéries,
- les saccharomyces…
Comme la plupart des produits de santé, les probiotiques disponibles en pharmacie pour les enfants sont présents sous plusieurs formes, notamment les gouttes et poudres à diluer. Quelle que soit leur présentation, ils doivent être conservés à une température inférieure 37 °C. Il est recommandé de les garder au réfrigérateur. Les poudres ne doivent être reconstituées qu’au moment de l’usage. Le respect des doses prescrites est également crucial.
Adultes, seniors et probiotiques
Contrairement aux enfants chez qui leur usage est pour le moment validé dans les affections digestives principalement, chez l’adulte le champ est plus large. Les probiotiques sont essentiels dans la régulation des microbiotes de ces derniers à divers niveaux : peau, système digestif, appareil génital, etc.
Probiotiques et peau
Concernant l’équilibre du microbiote cutané, il existe des crèmes corporelles et autres cosmétiques enrichies aux probiotiques. L’objectif est de soigner ou prévenir les conséquences d’un déséquilibre de la flore commensale cutanée comme l’eczéma, les démangeaisons, l’inflammation…
Probiotiques et perte de poids
Les probiotiques sont également utilisés pour favoriser la perte de poids. Ils sont surtout présentés sous des formes liquides : gelée, yaourts enrichis, mousse crépitante, macérat, sirops… En effet, des études ont retrouvé des proportions plus faibles de lactobacilles chez les personnes en surpoids en comparaison à celles de poids normal.
Ils contribueraient à la réduction des envies de sucre et par conséquent à la fréquence de grignotage. Lactobacillus gasseri particulièrement, aurait montré un effet positif sur l’indice de masse corporelle (IMC) et le tour de taille.
Probiotiques et digestion
Tout comme chez les enfants, les probiotiques servent à restaurer l’équilibre de la flore intestinale. Ils sont soutenus par les prébiotiques qui représentent des complexes glucidiques non digestibles leur servant de substrats. Ceux-ci sont présents dans les légumes (artichaut, asperges, bananes, poireaux, ail, oignon, tomates…), les racines (racines de chicorée, de pissenlit, d’aunée…), les grains (orge, seigle, grains entiers…) et dans les produits laitiers fermentés. Lactobacillus acidophilus et bifidobacterium lactis sont les probiotiques les plus courants dans cette catégorie.
Probiotiques et grossesse
Ils sont intéressants pour les gestantes pour leurs effets sur le transit gastro-intestinal, souvent perturbé en cours de grossesse. De nouvelles perspectives sont en cours de développement. Une étude néozélandaise, publiée en mars 2017, évoquait une réduction du risque d’apparition du diabète gestationnel par la consommation de la souche Lactobacillus rhamnosus HN001. Ils seraient sans danger pour le fœtus. Néanmoins, l’avis d’un médecin est indispensable avant toute consommation de probiotiques sur une grossesse.
Probiotiques et seniors
Les personnes âgées ont un ralentissement du transit dû au vieillissement cellulaire. Ils sont ainsi sujets à de nombreux troubles digestifs participant à une altération de leur qualité de vie. Les probiotiques sont des alliés dans la préservation et la restauration de leur santé digestive. Les présentations qui leur sont dédiées sont constituées d’espèces microbiennes ayant également des effets positifs sur l’immunité et les allergies : lactobacillus acidophilus, casei defensis, reuteri, bifidobacterium longum, saccharomyces thermophilus… Elles sont souvent associées au calcium et à l’inuline.
Probiotiques : à qui demander conseil ?
Les indications des probiotiques sont multiples ainsi que les souches disponibles. Lorsqu’on y a recours sous forme de complément alimentaire, leur choix doit tenir compte de plusieurs critères à la fois :
- la souche,
- sa stabilité,
- la résistance in vivo et l’adhésion intestinale,
- le dosage,
- la traçabilité…
En effet, la souche doit avoir été identifiée et son efficacité démontrée dans le cadre où vous souhaitez l’employer. De même, elle doit être vivante au moment de son usage. La conservation et la forme galénique tiennent généralement compte de cela. Avant d’atteindre le site auquel ils sont destinés, surtout dans le cadre des troubles digestifs, les micro-organismes doivent affronter des conditions rudes. Ils doivent donc pouvoir établir un lien avec les cellules intestinales favorisant une disponibilité plus durable.
En outre, le dosage des probiotiques doit être d’environ 4 à 8 milliards de bactéries par dose afin d’avoir une quantité locale suffisante. La quantification se fait en UFC (unité formant colonie). Un point non négligeable est la traçabilité afin de garantir la sécurité du consommateur.
Par ailleurs, il faut également tenir compte des particularités individuelles du consommateur. De ce fait, il convient de se faire aider par un professionnel de santé. Avoir recours à un avis médical ou aux conseils d’un pharmacien est fortement recommandé. Ils sont formés aux conseils aux probiotiques et sont plus susceptibles de détenir l’information la plus correcte.
Existe-t-il des contre-indications à la prise de probiotiques ?
À l’instar des autres produits de santé, l’usage de probiotique nécessite des précautions. Certaines catégories de personnes devraient les éviter par précaution : femmes enceintes, femmes allaitantes, immunodéprimés, enfants prématurés, porteurs de cathéter centraux à demeure… Ces personnes du fait d’une baisse de leur immunité peuvent développer des infections à partir des souches présentes dans les probiotiques.
Aussi, des dispositions sont à prendre pour optimiser leur action. Il s’agit d’espacer la prise d’antibiotiques et de probiotiques d’au moins 2 heures ou encore de les prendre avec une grande quantité d’eau. Certains effets indésirables peuvent survenir chez certains utilisateurs : augmentation de gaz intestinaux, irritation de l’intestin, ballonnement surtout en début de cure…
Les probiotiques présentent une efficacité prouvée et reconnue. Leur utilisation correcte est nécessaire pour bénéficier de leurs bienfaits. Le recours aux professionnels pour leur bon usage est primordial.
Comment here