Avouons-le, nous sommes tous à la recherche de notre « âme sœur ». Certains ont la chance de l’avoir trouvée, mais selon les scientifiques, cette rencontre a une durée de vie limitée à 3 ans ! Ils vont même plus loin. Ce qui nous attire et nous rend amoureux est uniquement d’origine chimique et c’est une hormone, l’ocytocine, qui serait à l’origine de cette attirance.
L’ocytocine, hormone de l’amour ?
L’ocytocine ou oxytocine est une hormone synthétisée par l’hypotalamus et sécrétée par l’hypophyse (cf Wikipédia).
Cette hormone, connue pour son rôle majeur dans l’accouchement et la lactation a bien d’autres vertus. Elle serait capable de procurer détente et relaxation, de provoquer amour et attachement, d’améliorer les relations entre les humains. Dans son livre « Ocytocine : hormone de l’amour », le Professeur Kerstin Uvnäs Moberg, chercheuse en pharmacologie et physiologie à Stockholm, explique son fonctionnement. Il semble que la production de cette hormone puisse être déclenchée par le contact et amplifiée par les caresses. D’où une explication toute trouvée à l’attachement de deux êtres humains après un premier rapport sexuel satisfaisant pour les deux partenaires.
L’être humain, programmé pour tomber amoureux ?
Tomber amoureux est une nécessité génétique pour l’être humain. Gravé dans nos gènes et dans nos cerveaux au fer rouge, le mot reproduction ne cesse de nous tourmenter inconsciemment. En réalité, tout se passe dans notre hypotalamus, cette partie située au centre de notre cerveau et consacrée à l’alchimie hormonale. C’est le centre nerveux des passions. On se fabrique une image idéale de notre partenaire, notre « âme sœur » et lorsqu’on croit enfin la rencontrer, la cuisine neurochimique se met à l’œuvre. Le cerveau analyse, compare ce qu’il voit avec ce qu’il a enregistré dans la case « partenaire idéal ». Puis il valide. L’amour ne serait donc qu’une réaction chimique à une stimulation programmée par nous-mêmes
D’après les scientifiques qui se sont penchés sur la question, l’amour aurait une date de péremption très courte, limitée plus ou moins à 3 ans. Passé ce délai, les couples n’éprouveraient plus qu’une forme d’affection et d’attachement pour leur conjoint. Les couples qui durent plus longtemps sont ceux qui acceptent cette évolution et réussissent à transformer la passion des premiers mois en un sentiment moins violent mais plus stable dans lequel l’ocytocine et l’hypotalamus n’ont plus aucun rôle.
La recherche de l’âme sœur serait une utopie
On comprend très vite que dans cette logique, la recherche de l’âme sœur est vouée à l’échec. La plupart d’entre nous rêvent à cette âme sœur. L’autre soi, celui qui serait identique et différent à la fois, qui partagerait nos goûts, nos valeurs, notre culture, notre mode de vie. Toi, tu es mon autre, comme le chante si bien Maurane.
Puisqu’en réalité les sentiments que nous inspire l’autre ne sont qu’une simple réaction chimique et donc incontrôlable, à quoi bon chercher une affinité intellectuelle ? Exit donc les sites de rencontres qui misent sur de telles affinités. Et la raison des échecs amoureux de certains idéalistes prend tout son sens. Inutile de continuer à chercher sa moitié en fonction de critères prédéfinis, puisque lorsque nous la croiserons, notre cerveau la reconnaitra et nous enverra des signaux d’alerte par l’intermédiaire de l’ocytocine et de ses petites sœurs…
Le désir de tomber amoureux
Nous avons tous envie d’être amoureux. Ou plus précisément de tomber amoureux. A la lumière des révélations de nos scientifiques, on comprend aisément pourquoi les premiers moments d’une relation sont si agréables et stimulants. Dopés à l’ocytocine et à la vasopressine, notre organisme se sent bien, et notre cerveau aussi. On en redemande, encore et encore. Mais le temps fait que cette stimulation s’émousse. Ce qui explique aussi que certains d’entre nous ne parviennent pas à se stabiliser dans une relation amoureuse. Ils ne désirent que les débuts, lorsque les sensations et les sentiments sont exacerbés, que les frissons sont au rendez-vous au moindre effleurement. Seraient-ils accros, drogués à l’ocytocine ? La question mérite d’être approfondie.
Un filtre d’amour en préparation
Nos chercheurs, qui décidément ne reculent devant rien pour détruire nos dernières illusions en ce qui concerne l’amour, ont décidé de s’attaquer à la conception d’un véritable filtre d’amour.
Larry J. Young, neurobiologiste et professeur de psychiatrie à l’université Emory estime que les recherches pourraient amener à créer des substances qui augmenteraient ou diminueraient l’amour pour quelqu’un. Certains parfums sont déjà commercialisés sous l’appellation « d’hormone de confiance » ou de « grand séducteur des femmes ». Leurs fabricants prétendent qu’ils sont destinés à « produire une amélioration significative du charisme et créer l’apparence d’être digne de confiance ». On peut ainsi trouver de l’ocytocine en pulvérisateur nasal.
Le professeur Young pense qu’il est prématuré de procéder à la commercialisation de tels produits à base d’hormones, car de nombreuses recherches sont encore à effectuer.
Le débat est loin d’être clos, tant sur le plan scientifique que philosophique…Et l’amour dans tout cela?
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