Dans la construction d’une séance de yoga, le professeur doit faire attention de ne pas limiter la proposition du yoga ses propres idées, ce qu’il pense possible de faire ou de ne pas faire dans tel ou tel contexte. En effet, ce conditionnement de la part du professeur de yoga introduirait un blocage dans la transmission, qui n’a rien à voir avec les capacités réelles des personnes.
La meilleure façon de respecter les élèves handicapés est de considérer qu’ils peuvent progresser, apprendre et se dépasser. Le professeur de yoga doit remettre en question son « savoir » et ses représentations mentales sur le yoga et le handicap, pour s’adapter à ce que les jeunes sont réellement capables de faire au moment présent.
Pour un public d’enfants handicapés, une séance de yoga doit avoir comme objectif d’offrir en même temps la richesse du yoga et la possibilité de dépasser certaines limitations liées au handicap.
Cela veut dire que l’enseignant est capable de s’adapter à tout moment aux capacités réelles des enfants et d’apprendre à considérer les limites comme une donnée présente mais non immuable.
Ce point de vue s’applique au choix des pratiques, à l’attitude de l’enseignant et à la construction de la séance. Il faut que le professeur de yoga donne aux élèves la possibilité de réussir en leur donnant des occasions de valorisation. Afin que chacun puisse progresser, il est également fondamental que le professeur fasse preuve d’une certaine exigence, alliée à une patience bienveillante. On peut noter par expérience que les enfants handicapés peuvent souvent dépasser ou relativiser certains de leurs problèmes physiques. Et il est étonnant de voir à quel point ils arrivent à compenser leurs difficultés intellectuelles par un vécu riche de sensibilité et de fraîcheur.
Le yoga est une discipline non compétitive
Dans le yoga, il n’y a rien à réussir. L’aspect non compétitif du yoga efface toute notion d’échec. Ce point de vue est particulièrement important pour un public de jeunes handicapés mentaux. Quleques principes fondamentaux à ce sujet : aborder les pratiques de façon progressive, introduire des étapes, ne pas chercher à atteindre la forme finale d’une posture, répéter les mêmes exercices. La répétition est positive pour les enfants souffrant d’un handicap mental car elle permet aux jeunes d’intégrer et d’acquérir des repères. Mais le cours doit aussi offrir quelques « nouveautés », présentant un défi ou une innovation.
Le caractère ludique d’une séance de yoga pour des enfants
Le jeu et l’amusement sont des données nécessaires à une séance de yoga parce que cela permet de stimuler l’intérêt, une qualité qu’il est parfois bien difficile à susciter chez les enfants handicapés. Cependant, les jeunes handicapés mentaux ne doivent pas être infantilisés, surtout s’ils sont presque adultes. D’autre part, la pratique originelle doit être gardée en mémoire et l’enseignant se doit aussi de respecter les fondements théoriques qui sous-tendent la technique.
La variété dans le choix des pratiques
Le Yoga Satyananda possède une richesse considérable. Beaucoup de pratiques peuvent convenir à tout public, elles sont faciles à adapter sans que cela nuise à leur qualité et font souvent référence aux animaux, à la nature ou à des gestes simples de la vie, ce qui convient parfaitement aux enfants handicapés. Parfois, il faut attendre suffisamment de temps pour aborder certains exercices surtout quand il y a des changements de repères dans l’espace. Mais il est toutefois très utile d’introduire des postures moins faciles, un équilibre simple par exemple ou des technqiues sur mla respiration. Découvrir des capacités ignorées peut agir comme une petite révolution pour les enfants handicapés mentaux, car l’influence psychologique du handicap recule alors devant les progrès constatés.
L’emploi systématique de la détente
La pratique du yoga nidra est conseillé, en aménageant ce qui doit l’être et en exploitant toute la richesse de cette technique. La relaxation est déjà établie dans le corps et dans le mental, puis le goût des sensations est retrouvé et enfin, des images et / ou une petite histoire suscitent l’élan de l’imagination.
Un temps de verbalisation ou d’expression
Le dessin est idéal en fin de séance. A la fois agréable et utile, ce temps d’expression établit une communication et permet à chacun de donner une forme concrète à un vécu qui est souvent trop subjectif.
En conclusion
Le rapport instauré avec les participants est aussi important que le contenu de la séance. L’élève n’est jamais réduit à son handicap. Il peut ainsi être lui-même, « se vivre » lui-même et se sentir un individu à part entière. Qaunt au professeur, il a l’occasion de travailler sur la justesse de son attitude, avec un public très réceptif qui réagit sans masque.