Allergologie

L’ambroisie et son pollen allergisant

L'ambroisie et son pollen allergisant
L'ambroisie et son pollen allergisant
L’ambroisie et son pollen allergisant

Comment une plante sauvage peut-elle être si allergisante ?

Un paradoxe peut exister dans notre flore : nombreuses sont les plantes menacées de disparition qu’il ne faut pas prélever dans la nature (fougère scolopendre, les orchidées, la drosera). Mais d’autres plantes sauvages font l’objet d’une destruction obligatoire, comme l’ambroisie. C’est une plante dont le pollen est très allergisant. Quelques grains suffisent en effet pour déclencher des crises chez les sujets les plus sensibles en août et septembre. Les crises se traduisent par des gènes respiratoires, de l’eczéma ou de l’urticaire.

Qu’est-ce que l’ambroisie (Ambrosia artemisiifolia) ?

L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante herbacée annuelle qui fait partie de la famille des composées, comme le tournesol. Originaire d’Amérique du Nord, elle est apparue en France en 1863, vraisemblablement introduite par un lot de semences fourragères.

Comme le rappelle la DRASS, elle fait partie de ce que l’on appelle couramment « les mauvaises herbes » d’autant que, comme nous l’avons mentionné, elle est très allergisante. Elle pose de ce fait, de réels problèmes sanitaires et économiques : en plus des dépenses médicales, elle engendre une perte des rendements agricoles.

Comment identifier l’ambroisie?

La morphologie de cette plante se transforme au cours de son développement pour donner, au moment de la floraison, un buisson qui peut atteindre plus d’un mètre de haut. L’ambroisie est à l’état de plantule au début de l’été. Les premières feuilles sont divisées en trois folioles. Le nombre de divisions augmente sur les feuilles suivantes.

Au stade végétatif, courant juillet, ses feuilles sont très découpées et colorées d’un vert uniforme sur les deux côtés. La tige est quant à elle velue, ramifiée à la base, devenant rougeâtre sur la plante âgée. Au moment de la floraison, à la fin de l’été, son inflorescence est en longs épis situés au sommet des tiges.

Il est à noter que l’ambroisie peut se confondre, suivant ses stades évolutifs, avec d’autres plantes comme l’anthémis des champs, l’œillet d’Inde, l’armoise commune ou annuelle ou le chénopode.

Où se développe l’ambroisie?

Comme le mentionne, par exemple, la préfecture du Gard, l’ambroisie colonise surtout les terrains nus : bordures de routes et des rivières, terre-pleins d’autoroutes, terrains vacants, chantiers de construction, sols perturbés suite à des travaux, emprises de réseaux ferroviaires ou électriques, et les cultures de colzas, de céréales, de maïs et de tournesol.

Comment progresse l’ambroisie ?

Sa progression peut être très préoccupante suivant les régions, comme dans le couloir rhodanien où elle est particulièrement bien implantée. Son expansion suit principalement la voie humaine par l’intermédiaire des transports de terres et les engins en contact avec cette terre. Elle peut aussi s’effectuer au travers de l’eau ou des animaux. C’est l’absence de couvert végétal qui, dans tous les cas, permet l’implantation de l’ambroisie. Elle ne supporte pas la concurrence d’une végétation dense.

Comment lutter contre l’ambroisie ?

Face au risque sanitaire associé au développement de cette espèce envahissante, un arrêté préfectoral dans le Gard prescrit par exemple à tout propriétaire la destruction obligatoire de la plante depuis décembre 2007. À ce titre, le début de la période estivale est le plus propice pour détruire l’ambroisie. Un plant d’ambroisie supprimé avant sa période de floraison permet d’éviter la production de pollens et de limiter la reproduction de cette plante envahissante.

Les moyens de lutte à mettre en œuvre sont l’arrachage, le fauchage ou le désherbage chimique en respectant les précautions d’utilisation. L’arrachage manuel, avant la floraison, est une technique efficace (le port de gants est recommandé). Les interventions en période de floraison sont à limiter, mais peuvent être réalisées par des personnes qui n’ont pas de terrain allergique connu, portant des protections adaptées (gants, manches longues, pantalon, masque). Les actions antérieures préventives, quant à elles, sont simples : enherber les sols nus ou couvrir le sol de membranes géotextiles pour éviter tout simplement l’implantation de l’ambroisie.