Pédiatrie

La varicelle : Symptômes, traitement et évolution

En principe, votre enfant est vacciné, voire sur-vacciné : très peu de maladies infectieuses le menacent, et c’est tant mieux. Reste, en tête de liste, la varicelle, considérée encore comme un passage obligé de l’enfance …

C’est une maladie infantile bénigne qui survient le plus souvent entre l’âge de 2 et 10 ans. Le plus tôt est d’ailleurs le mieux, car la maladie est moins bien supportée quand l’enfant est plus grand, ou pire quand elle survient à l’âge adulte.

Comment la reconnaître ?

Le virus de la varicelle appartient à la même famille que l’herpès et s’appelle le virus varicelle-zona. Il se transmet très facilement par inhalation des gouttelettes de salive émises par un sujet contaminé. L’incubation dure environ 15 jours, après quoi apparaissent de petites taches rouges au niveau du cuir chevelu, puis sur l’ensemble du corps. En 24 heures, ces petites taches se transforment en vésicules remplies de liquide et l’enfant a une fièvre modérée de l’ordre de 38°C. Votre enfant n’aura peut-être que quelques boutons ou tant que vous ne pourrez pas les compter !

Traitement

Votre enfant ne pourra pas aller à l’école ou à la crèche, car il est contagieux des 2, 3 jours qui précèdent l’éruption jusqu’à 6 jours après l’apparition des dernières vésicules. La varicelle peut être pénible pour l’enfant en particulier quand elle évolue vers une invasion des muqueuses. Dans la bouche, l’invasion peut provoquer une difficulté à avaler et parfois une toux. Mais surtout les enfants ne doivent pas se gratter car la démangeaison (prurit) est forte et la tentation tout autant ! Il faut savoir que le grattage peut laisser des traces indélébiles sous forme de cicatrices disgracieuses, surtout sur le visage. Votre médecin vous prescrira un sirop (antihistaminique) qui atténuera la sensation de démangeaison et éventuellement du paracétamol si la fièvre est élevée (surtout pas d’aspirine, elle favoriserait certaines complications).

Psychologiquement, l’enfant appréciera peut-être que ses boutons soient maquillés en rouge, avec de l’éosine qui évitera les surinfections, il pourra même en ressentir une certaine fierté : lui aussi, comme les copains, a la varicelle !!

Évolution et cas particuliers

Au bout d’une semaine, les vésicules se dessèchent et laissent la place à des croûtes qui tomberont. La plupart du temps, l’enfant guérit sans difficulté. Plus rarement (dans 3% des cas), la varicelle peut engendrer des complications de type surinfection ou problèmes neurologiques. La varicelle est surtout dangereuse pour les sujets immunodéprimés, les adultes (risque de pneumonie), et pour les femmes enceintes. Si la femme enceinte non immunisée contracte la maladie, elle peut contaminer le fœtus (risque de contamination estimé à 8%). La contamination entre la 8ème et la 24 ème semaine de grossesse et dans les trois dernières semaines avant l’ accouchement, et seulement au cours de ces périodes, peut provoquer des malformations et des lésions neurologiques. Mais, il faut garder à l’esprit que 90% des adultes sont immunisés contre la varicelle et que les cas de contamination du fœtus sont très rares.

Enfin, il faut savoir que si l’on n’attrape la varicelle qu’une fois dans sa vie, le virus peut néanmoins se réactiver à l’âge adulte, surtout après 50 ans, sous la forme d’un zona.

Le saviez-vous ?

Le vaccin contre la varicelle existe et peut être administré en même temps que celui contre le trio rougeole-oreillons-rubéole. On est en droit de se demander si un vaccin est vraiment nécessaire alors que les autres sont, sans conteste, absolument justifiés. Ne peut-on pas, pour une fois, laisser l’enfant développer ses propres défenses ?