Psychologie

La psychanalyse : Pourquoi faire ?

La psychanalyse
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La psychanalyse

Quand on pénètre le cabinet d’un analyste pour la première fois, souvent, c’est dans un état de confusion tel qu’on ne sait pas au juste ce qu’on attend de lui. Et pourtant il représente rien moins que notre dernier espoir. Une petite leçon sur le mécanisme du transfert – ce coup de foudre à l’origine de nos confidences, et de nos soupçons aussi, sur les intentions de notre analyste – pour mieux comprendre cette expérience, ses mécanismes et ses résultats.

Au pied du mur

« Entre mon désir et ce que je vis, il n’y a pas de commune mesure. » C’est LA plainte de l’entrée en analyse. Le plus souvent on s’y résigne comme à regret, mais l’impression de se cogner encore et toujours aux mêmes impossibilités a fini de nous épuiser. Le fait de savoir précisément là où on souffre, et même parfois pourquoi on souffre, ne suffit plus à compenser la souffrance, et l’épuisement de mener sa vie comme un crash-test. L’entrée en analyse a cette particularité de sonner à la fois moment où on n’y croit plus et celui du dernier espoir. On va prêter à l’analyste rien moins qu’un savoir nous permettant d’être enfin heureux. Et c’est de là que naît la demande.

Epuisement de la demande

« Toute demande est demande d’amour » disait Jacques Lacan. Et paradoxalement, si l’on veut, l’amour, c’est justement ce qui ne se demande pas. Alors ce que va faire l’analyse, c’est vous aider à vous en rendre compte. Vous aidez à ne plus souffrir du fait que vous n’y pouvez rien ; vous permettre même de vous réjouir de ne rien y pouvoir.
L’analyse permet une progressive acceptation, un renoncement, petit à petit, à vouvoir tout contrôler dans nos vies. Et à force de ne pas répondre à votre demande d’amour, de s’écarter toujours par rapport au point de mire de vos attentes supposées, l’analyste vous permet de mieux circonscrire votre désir.

Le symptôme en fin d’analyse

Ce qu’on appelle le symptôme, chez le névrosé, c’est cette création autour de ce qui a été pointé par Lacan dans son célèbre aphorisme : « il n’y a pas de rapport sexuel ». Cela ne signifie pas bien sûr qu’il n’y ait pas de relations sexuelles. Cela signifie un « vice » dans la structure du langage, et donc du sujet, qui implique qu’il n’y a pas de savoir garantissant une harmonie entre « homme » et « femme », un « rapport » entre ces deux signifiants ». Il n’existe pas de relation stable et préparée dans les corps pour conjoindre un homme et une femme dans la jouissance » (Franck Chaumon).

A partir de là, l’analyste et l’analysant travaillent de concert pour cerner cette création propre à chaque individu autour de l’impossibilité du rapport sexuel. C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas de se défaire de son symptôme, mais de parvenir à faire avec, en exploitant son potentiel créateur et non plus sa puissance destructrice.
L’analyse n’est donc pas un remède miracle. Elle ne promet pas un retour au paradis perdu mais une meilleure connaissance, une meilleure jouissance, de ce qui nous fait irréductiblement différent.