Pour nombre d’entre nous, la sieste évoque irrésistiblement les vacances, le soleil, le farniente. Petits moments de détente à l’abri de la chaleur, à l’ombre d’un arbre où dans la fraîcheur d’une chambre aux persiennes closes, seul ou à deux…
Il est vrai que cette tradition est plus répandue dans les pays du sud de l’Europe ou autres contrées chaudes. Pourtant, les occidentaux surmenés que nous sommes commencent à s’y intéresser de plus près et non sans raisons.
La sieste, institution et tradition
Le mot « sieste » vient du latin « sixta » qui désigne la sixième heure du jour. C’est le moment qui suit le repas, celui ou le corps et l’esprit ont besoin d’un court repos afin de reconstituer leurs réserves d’énergie. C’est d’ailleurs un réel besoin chez la plupart des mammifères
En Espagne, en Italie, au Maroc et autres pays du Maghreb, cette institution est loin d’être morte, même si elle perd un peu de terrain auprès des jeunes générations.
En Chine, la sieste est un droit inscrit dans la constitution et, au Japon, de nombreuses entreprises autorisent leurs employés à la pratiquer à raison d’un quart d’heure par jour.
En France, l’idée de la sieste au travail n’est pas nouvelle, même s’il n’est pas toujours simple de la mettre en place. Les entreprises ne sont pas toutes prêtes à accepter cette pratique, et pourtant elles auraient tout à y gagner. En effet, un salarié reposé est un salarié plus productif, plus détendu.
Les besoins de sommeil varient avec l’âge
Le bébé a d’importants besoins de sommeil que tous les parents connaissent et respectent. Pourtant, dès que leur enfant atteint l’âge d’entrer à l’école, ils ont souvent tendance à oublier ces besoins. Un jeune enfant nécessite 14 heures de sommeil par jour avant l’âge de 4 ans et, très souvent, le compte n’y est pas.
Sous prétexte de difficultés d’endormissement quand vient le soir, les parents préfèrent carrément « zapper » la sieste de leurs rejetons.Grave erreur! En effet, le sommeil est indispensable à la croissance, au développement du cerveau, à la mémorisation. Un enfant qui dort insuffisamment peut être grognon, ou éprouver des difficultés de concentration et d’apprentissage. Et ceci est valable pour les adolescents qui sont loin de dormir la dizaine d’heures quotidienne dont ils ont besoin.
C’est pourquoi la sieste -ou un temps de repos pour les plus grands- est prévue à l’école maternelle. Cette sieste que le jeune enfant refuse de faire à la maison est souvent très bien acceptée à l’école, car c’est une activité de groupe qui lui permet de s’intégrer à la communauté.
En ce qui concerne l’adulte, les besoins varient d’un individu à un autre, mais on considère qu’une grande partie de la population est en déficit de sommeil et que ce manque est à l’origine de nombreux accidents.
Il existe des tests destinés à établir le chronotype de chacun afin de déterminer ses besoins propres. Certains sont « du soir », d’autres « du matin ». Il peut être intéressant d’apprendre à mieux se connaître pour ne pas tomber dans le manque et optimiser ses performances.
Les troubles du sommeil: insomnies, narcolepsie
Les troubles du sommeil sont nombreux, de la simple insomnie en passant par la narcolepsie, le syndrôme des jambes sans repos, les apnées du sommeil, l’hypersomnie. Tous ces dysfonctionnements sont à l’origine d’accidents, de problèmes de concentration mais aussi de soucis de santé beaucoup plus graves.
La sieste, même de courte durée, permet de combler en partie le manque de sommeil mais aussi de lutter contre le stress, les maladies cardio-vasculaires et les infections. Elle améliore la créativité et la mémoire. Les personnes qui souffrent d’insomnies nocturnes peuvent récupérer de leur fatigue en faisant une sieste et elle est préconisée dans certains traitements des troubles du sommeil.
La sieste flash
Les navigateurs solitaires pratiquent depuis longtemps les siestes flash ou micro siestes. Leur durée peut varier de quelques minutes à plus d’une heure.
Le grand intérêt de la sieste flash est qu’elle peut se pratiquer à peu près n’importe où puisque 2 minutes peuvent être suffisantes à une bonne récupération. Bien entendu, cela demande de l’entraînement, le principe étant de repérer les phases où l’endormissement nous gagne, ces « portes du sommeil » qui se manifestent toutes les 2 heures environ tout au long de la journée.
Et si le sommeil ne veut pas venir, ces temps de repos seront malgré tout bénéfiques. Fermer les yeux quelques instants dans un environnement calme peut suffire à retrouver la forme.