Né le 6 juillet 1935, Lhamo Dhondrub est identifié dès l’âge de 2 ans comme une réincarnation possible du 13ème Dalaï Lama, c’est-à-dire un guide spirituel se réincarnant pour apporter la paix et la prospérité à son peuple, et ce depuis le XIVème siècle. Il est alors conduit à Lhassa, la capitale du Tibet, en compagnie d’autres enfants candidats et à la suite de tests de connaissances, Lhamo Dhondrub est reconnu 14ème Dalaï Lama.
Toutefois, son règne ne prendra jamais forme dans l’enceinte de son pays et sera contraint à l’exil vers l’Inde, où il se bat pour son peuple depuis la moitié du XXème siècle. En effet, après une longue éducation religieuse, philosophique et politique afin de le préparer à diriger le pays, il obtient en 1959 le Lharampa, le plus haut diplôme du Tibet. Mais le pays, occupé par la Chine depuis le début des années 50, connaît une répression de plus en plus forte de la part du gouvernement de Mao Zedong. En 1959, un ordre d’arrestation est lancé à l’encontre du Dalaï Lama et provoque une tentative de révolte de la part du peuple tibétain, sévèrement réprimé par l’armée chinoise qui tua la plupart des moines du pays. Sa vie menacée, le Dalaï Lama n’eut pas d’autre choix que l’exil vers l’Inde, où son gouvernement est installé depuis maintenant près de 50 ans. Depuis, il poursuit un combat pacifique auprès des organisations internationales pour faire reconnaître la violation des droits de l’Homme par la Chine.
Le Dalaï Lama multiplie encore aujourd’hui les déplacements à travers le monde, se montre un peu partout, non seulement dans les bureaux des chefs d’Etat du monde entier mais aussi dans les colloques sur le Bouddhisme Tibétain, prônant depuis toujours sa volonté de régler pacifiquement la question de son pays. Mais devant l’inflexibilité du gouvernement chinois et l’inaction des organismes internationaux, seule la méthode pacifiste est envisageable…
Toutefois, il faut reconnaître au Dalaï Lama une force spirituelle incroyable pour, depuis un demi-siècle, croire encore en un rétablissement de l’autonomie du Tibet et c’est en toute logique qu’il reçut le prix Nobel de la paix en 1989, soit exactement 30 ans après son exil. Et bien qu’il ait revu à la baisse ses demandes pour l’avenir de son pays, comme par exemple l’autonomie du Tibet au sein de la Chine et non plus son indépendance, les négociations sont toujours au point mort. Aujourd’hui, aucune avancée n’a porté ses fruits, malgré la volonté du Dalaï Lama d’ouvrir un dialogue avec la Chine, qui de son côté reste fermée à toute négociation. Face à l’impuissance des Nations Unies, il ne peut que s’en remettre à la patience et au soutien de millions de personnes à travers le monde, y compris des grandes personnalités comme Martin Scorsese qui lui a offert un superbe film biographique, Kundun. Même si l’avenir du Tibet reste sombre, il est évident que ce combat ne pouvait être mené par quelque autre personne, tant l’actuel Dalaï Lama est un modèle de sérénité et de force de volonté.
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