Stop au pessimisme, être bien dans sa peau et dans sa tête, avoir une attitude positive: des manières de garder optimisme, bonne humeur et joie de vivre.
Parmi les secrets de la longévité et du bien vieillir, il y a la capacité à rester optimiste, à être positif face aux aléas du quotidien, aux soucis et problèmes d’une vie dont on ne choisit pas tous les ingrédients. Les pensées négatives intoxiquent notre esprit et provoquent un vieillissement prématuré de notre organisme mal guidé, mal géré, par notre manière de penser.
Regarder ce que l’on a plutôt que ce que l’on n’a pas
Lave-linge, aspirateur, chauffage automatique ont apporté d’incontestables progrès dans notre confort de vie. Mais la recherche continuelle du tout-automatique ou du tout-prêt, supposés nous exonérer du moindre effort, nous entraîne dans une gadgétisation à outrance, une perte évidente de valeurs et de savoir-faire, alliée à une perte du sens de l’effort et du goût du travail.
Cette société, que nous voudrions «de loisirs», s’avère être devenue d’ennui et de mal-être. En incitant au «refus du jetable, du tout-fait, de l’éphémérisation des produits par la mode et le progrès technologique, des low-cost, de la grande distribution, des produits « hors-sol » et désaisonnalisés», Paul Ariès, politologue et enseigne à l’université Lyon II, nous invite, dans Le Mésusage, essai sur l’hypercapitalisme (éd. Parangon, 2007), à regarder avec plus de distance notre manière de consommer et le mal-être qui l’accompagne.
«Nous devons nous réapproprier la maîtrise de nos usages (individuellement et collectivement) par la réinvention de cultures de l’usage (celle du mangeur, du voyageur, du lecteur, etc.) contre celles du mésusage (consommateurs d’aliments, de tourisme, de sexe, de modes, etc.)», ajoute t-il avec justesse.
Moins consommer en consommant mieux est source de grande satisfaction, libérant l’esprit de la spirale d’insatisfaction permanente née du toujours plus. Mettre un frein choisi à la consommation offre à l’esprit la mesure de l’indécence de nos contestations et insatisfactions récurrentes eu égard à ceux, tellement majoritaires, qui sont dans la misère.
Prendre conscience de son pessimisme est fondamental
«D’abord, il faut prendre conscience de ses pensées négatives si on veut pouvoir changer sa perception des choses et de la vie» lit-on sur le site Longue-vie. Il faut aussi savoir scruter notre manière de vivre. Nous sommes si bien entrés dans les règles du jeu de la consommation, et donc du conditionnement de la pensée, que notre quête de Graal se limite, dés le plus jeune âge, à la recherche d’un confort matériel et pécuniaire. Échouer dans cette voie, engendrerait la honte. Ce serait faire état d’une existence ratée.
Alors, que l’on se perde, et voilà qu’interviennent coach, penseur, représentant d’une foi, psychologue et autre gourou garant de notre conduite de vie. Pourtant, il restera tristesse et aigreur. Être positif est un choix personnel. Face à un verre, rempli pour moitié d’eau, il faut réfléchir à la question de fond: « suis-je capable de le voir à moitié plein ou préfère-je continuer à le voir toujours à moitié vide? ». « Puis-je inventorier mes qualités ou préfère-je ne voir que mes défauts? ».
Reconnaître ce que l’on sait faire de bien, accepter qu’un compliment soit fondé, oser faire ce qui nous tient à cœur, relèvent d’une attitude positive apte à nous mettre du baume au cœur et à l’ouvrage. Prendre la vie avec un peu d’humour, rire de soi et de ses excès de conformisme ou de nonchalance sont de superbes ingrédients dans la recette de la bonne-humeur. D’incurables pessimistes qualifieront ce comportement de je-m’en-foutiste. En rire aussi est une bonne chose: quoi de plus normal que de «se foutre», effectivement, de certaines choses, puisque personne ne se soucie de tout!
Redécouvrir les autres, la vie, les objets, la nature, les éléments
Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes, notre tristesse et le malheur que nous créons pour mieux pouvoir nous y enfermer n’empêchent nullement la Terre de tourner, ni les autres de nous ignorer… bien au contraire. De nombreux médias et toutes les publicités font le dithyrambe de « ceux qui réussissent » dans la société et dans la vie, occultant les richesses plus grandes de ceux qui vivent heureux et plus modestement. Nous éludons la capacité qu’avaient nos anciens à moins se stresser que nous, à se satisfaire de petits plaisirs, des joies d’une vie sociale et familiale sans chichi.
Cette amnésie savamment cultivée nous a mené vers l’isolement et les plaisirs individualistes, faisant de nous des asociaux ou des grincheux. La télévision, et plus encore l’internet nous disculperaient-ils de cet enfermement?
Sauf à vouloir devenir un «abruti euphorique» comme l’exprimait Philippe Muray (1945-2006), il y a plus à gagner pour notre santé, notre joie de vivre et notre longévité à retrouver le plaisir d’échanger, de regarder la vie, de redécouvrir les objets, la nature, l’art, à goutter non la tristesse, mais la source de vie dans des gouttes de pluie.
Vieillir est inéluctable, mourir aussi
À la vieillesse sont associées la maladie et la mort. La peur de vieillir est pourtant hautement pathogène, voire létale! Le mythe de l’éternelle jeunesse, cultivé à un âge de plus en plus avancé, s’associe au culte de la beauté mais aussi, moins avoué, à l’arrogance et au mépris de ce qui n’y est pas conforme.
Nés dans des foyers multi-générationnels, nos vieux acceptaient dés l’enfance tous les stades de la vie. Leurs petits enfants naissent aujourd’hui avec la conviction d’être immarcescibles.
Garder un bon moral, c’est aussi rester zen face au temps qui passe… de plus en plus vite. Côtoyer les personnes âgées, affronter de face la maladie des proches, sont des manières responsables de vivre mieux, avec lucidité; une façon d’apprendre à se faire plaisir avec de petites choses et au final être bien dans sa tête.
Le mirage de l’Eldorado made in U.S. a vécu. Les Trask et Hamilton de John Steinbeck (À l’Est d’Eden, 1952) font partie de l’histoire.
Mieux que ces rêves obsolètes, arrêter de porter les malheurs du monde, rester honnête avec les autres et soi-même et savoir mieux se contenter de ce que l’on a sont aujourd’hui les meilleurs secrets pour dire stop au pessimisme.