Endocrinologie

Qu’est-ce que le diabète ?

Qu’est-ce que le diabète ?

 

Qu’est-ce que le diabète ?
Qu’est-ce que le diabète ?

Plus de 347 millions de personnes sont actuellement diabétiques dans le monde(1). Leur nombre devrait avoisiner 600 millions d’ici 2035(2). Le diabète touche près de 5 % de la population mondiale(1), mais une majorité de personnes connaît mal cette maladie.
En France, les dernières études font état de plus de 3 millions de personnes diabétiques traitées (type 1 et 2) en 2013(3). Ce chiffre est à nuancer dans le sens où de nombreuses personnes vivent avec un diabète et l’ignorent (environ 500 000 personnes)(3). L’augmentation du nombre de personnes diabétiques en France est estimée à 2,4 % par an entre 2009 et 2013(3).

Il existe essentiellement deux types de diabète :

  • Le diabète de type 1 : moins de 1 diabète sur 10. Il survient lorsque votre système immunitaire détruit les cellules béta du pancréas chargées de la production d’insuline. Le corps ne produit alors pas ou très peu d’insuline. Les personnes atteintes d’un diabète de type 1 doivent être traitées par insuline tous les jours. Ce type de diabète est également appelé diabète juvénile ou diabète insulinodépendant.
  • Le diabète de type 2 : plus de 9 diabètes sur 10. Il survient lorsque le pancréas ne produit pas assez d’insuline et que l’insuline produite par le patient agit mal. Le diabète de type 2 affecte habituellement les personnes de plus de 40 ans, mais il peut survenir chez de jeunes adultes. Sa fréquence est maximale chez les personnes de plus de 60 ans. Chez les hommes comme chez les femmes, plus une personne est en surpoids, plus le risque de développer un diabète de type 2 est élevé quand son âge avance.(4)

Le diabète de type 1

Le diabète de type 1 est généralement diagnostiqué chez les enfants ou les jeunes adultes, bien qu’il puisse survenir à tout âge.

L’apparition du diabète de type 1 est souvent soudaine et peut comporter les symptômes suivants :

  • Soif anormale (polydipsie) et bouche sèche
  • Besoin fréquent d’uriner
  • Fatigue/manque d’énergie
  • Perte de poids soudaine
  • Infections récurrentes
  • Difficulté de cicatrisation
  • Vision trouble

Le diabète de type 1 se caractérise par la destruction par le système immunitaire des cellules béta du pancréas chargées de la production d’insuline. Le corps ne produit alors plus ou très peu d’insuline.

Une personne souffrant de diabète de type 1 fournit l’insuline à son organisme (insulinothérapie) de l’une des manières suivantes :

  • Injections avec une seringue
  • Stylo à insuline
  • Pompe à insuline

L’insulinothérapie, un régime alimentaire sain, la pratique régulière d’une activité physique et la surveillance fréquente de la glycémie par le patient lui-même sont des gestes importants dans la gestion d’un diabète de type 1.

Le dépistage du diabète

Le dépistage a pour objet de déceler une maladie dont est atteinte une personne apparemment bien portante. Le diagnostic précoce va permettre de traiter cette maladie et d’éviter ou retarder d’éventuelles complications.
Le diabète de type 2, qui est le plus courant  est largement dépisté par les médecins traitants.
Pour le diabète gestationnel, le dépistage est prescrit par le médecin qui suit la grossesse, selon les particularités de chaque femme.

De manière générale, le dépistage s’adresse dans un premier temps à des individus présentant des risques de développement de la maladie, ceci par rapport à des facteurs de risque préétablis. Dans un deuxième temps la présence de la maladie est ou non confirmée lors d’une consultation médicale, souvent avec l’aide d’examens complémentaires.

Avant d’aborder sous différents chapitres, le dépistage du diabète (1), il est important de souligner que selon l’Institut de veille sanitaire (INVS), une personne diabétique sur cinq n’est pas diagnostiquée(2).

Facteurs de risque incitant au dépistage

Dans le cas du diabète de type 2, qui touche principalement (mais pas uniquement) les personnes âgées de 50 ans et plus, les facteurs de risque sont les suivants :

Chez les individus de plus de 45 ans ayant au moins un des facteurs de risque de diabète suivants(1) :

  • Origine non caucasienne et/ ou migrant
  • Un des facteurs suivants :
    • Excès de poids, avec un indice de masse corporel (IMC) ≥ 28 kg/m²
      Pour rappel, l’IMC est le rapport du poids en kilogramme divisé par le carré de la taille.
    • Hypertension artérielle
  • Taux de HDL – cholestérol ≤ 0,35 g/L et/ou triglycérides ≥ 2g/L et/ou dyslipidémie traitée
  • Prédispositions familiales (apparentes de 1er degré)
  • Antécédent de diabète gestationnel ou femmes qui ont donné naissance à un bébé d’un poids > 4 kg
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Le diabète de type 2 se développant discrètement et parfois sans symptôme pendant plusieurs années, de nombreuses personnes ne sont pas diagnostiquées avant que des complications apparaissent. Environ 20 % des personnes atteintes de diabète sont diagnostiquées trop tardivement.

 

Les complications du diabète

 

Comme vous le savez peut-être déjà, il est important de contrôler votre taux de glycémie pour éviter l’hypo et l’hyperglycémie — les montées et les baisses de glycémie.

En maintenant votre taux de glucose dans les limites fixées par votre équipe médicale, de façon personnalisée, vous pouvez retarder ou prévenir des complications à long terme. Une glycémie élevée peut endommager plusieurs organes, y compris les yeux, les reins, le cœur et les orteils. La bonne nouvelle est que, avec l’aide de votre médecin, vous pouvez amoindrir ou même empêcher l’impact des complications liées au diabète au cours de votre vie.

Les pages qui suivent répertorient certaines des complications les plus courantes liées au diabète, leurs symptômes et leur traitement, et certaines mesures que votre médecin peut vous recommander pour réduire ces risques.

Les complications oculaires

 

Les personnes atteintes de diabète présentent un risque élevé pour plusieurs types de lésions oculaires, dont la rétinopathie, la cataracte et le glaucome. Chacune de ces lésions peut, à terme, provoquer une cécité. Une détection précoce est essentielle pour éviter ou réduire ce risque.

La rétinopathie, l’atteinte des yeux la plus courante chez les personnes ayant un diabète, est provoquée par une détérioration des vaisseaux sanguins de la rétine. Dans certains cas, ces vaisseaux peuvent constituer des micro anévrysmes et entraîner des hémorragies. Cela est appelé rétinopathie non proliférante.

Lorsque ces régions guérissent, des cicatrices apparaissent et d’autres vaisseaux sanguins anormaux peuvent se développer à la surface de la rétine, entraînant tardivement une baisse de la vision, voire une complète cécité d’un ou des deux yeux. Ce phénomène est appelé rétinopathie proliférante, et a des conséquences plus graves. Malheureusement, la rétinopathie est fréquente en particulier chez les personnes ayant un diabète mal équilibré depuis de nombreuses années. Mais une bonne surveillance et un bon contrôle de la glycémie permettent d’éviter ces problèmes oculaires.

La cataracte est une opacification du cristallin. Elle constitue souvent une complication précoce du diabète. Un examen annuel des yeux permet de détecter la cataracte avant qu’elle ne devienne grave.

Le glaucome est une augmentation de la pression intraoculaire. Elle peut endommager le nerf optique et entraîner une perte de la vision. Le glaucome est plus courant chez les personnes atteintes d’un diabète de type 2.

Réduire les risques de complications oculaires

Quelques mesures importantes peuvent réduire très sensiblement les risques de lésions oculaires liées au diabète.

  • Surveillez votre glycémie. Le risque de rétinopathie croît avec l’augmentation du taux moyen de glycémie. Typiquement, une personne qui surveille son taux de glycémie se donne plus les moyens d’améliorer son équilibre glycémique de façon durable, ainsi plus lente peut être l’apparition et la progression d’une rétinopathie. Une surveillance adéquate permet également de réduire les risques de cataracte.
  • Traitez bien votre hypertension artérielle si vous en présentez une. Une forte pression sanguine augmente le risque de rétinopathie.
  • Arrêtez de fumer. Le fait de fumer augmente le risque de la plupart des complications liées au diabète.
  • Faites réaliser un fond d’œil annuel. Les personnes souffrant de complications des yeux liées au diabète ne perçoivent aucun symptôme ni aucune douleur avant un stade avancé. Mais votre ophtalmologiste peut déceler une rétinopathie avant que vous ne ressentiez des problèmes de vision. Un examen du fond de l’œil permet d’examiner les vaisseaux sanguins de la rétine à l’arrière du globe oculaire. Plus tôt la rétinopathie est diagnostiquée, meilleures sont vos chances de prévenir tout dommage plus grave à vos yeux plus tard.
  • L’autosurveillance

     

    Les personnes ayant un diabète ne ressentent pas toujours des signes en cas d’hypo ou d’hyperglycémie, à moins qu’elles soient évidentes. La surveillance de votre glycémie est une partie essentielle de la gestion de votre diabète. Mesurer régulièrement votre glycémie vous aide à mesurer l’efficacité de votre régime alimentaire, de votre activité physique et de vos médicaments. Il peut aussi être nécessaire de mesurer sa glycémie dans des situations particulières susceptibles de faire varier votre taux de sucre sanguin comme en cas d’activité sportive, de repas de fête, etc.
    Votre médecin vous indiquera les moments privilégiés pour mesurer votre glycémie.

    Pour mesurer vous-même votre glycémie, il vous faut un lecteur de glycémie, une bandelette et un autopiqueur. Il vous faut ensuite suivre ces étapes:

    • Lavez-vous les mains et séchez-les. L’eau un peu chaude facilite la circulation sanguine.
    • Placez la bandelette dans le lecteur.
    • Piquez-vous le doigt avec l’autopiqueur pour obtenir une goutte de sang
    • Appliquez la goutte sur la bandelette en suivant les instructions.
    • Le résultat s’affiche sur l’écran du lecteur en quelques secondes.
    • Éliminez la lancette et la bandelette en respectant les consignes en vigueur.

    Suivez le mode d’emploi de votre autopiqueur pour obtenir une goutte de sang. Si le prélèvement au bout du doigt est la méthode la plus courante, il est possible d’avoir recours à un prélèvement sur site alternatif (AST). D’autres méthodes de test et de surveillance de la glycémie seront disponibles à long terme. Un test HbA1c (également appelé hémoglobine glyquée, ou A1c) vous donne un reflet de votre glycémie moyenne sur les 2 à 3 derniers mois.

    Le prélèvement sur site alternatif (AST)

     

    Certains lecteurs de glycémie vous permettent d’utiliser des échantillons de sang provenant d’autres parties du corps, comme la paume de la main, l’avant-bras, le bras, le mollet ou la cuisse. Le test sur site alternatif n’est pas toujours la solution idéale. Le sang du bout des doigts indique rapidement les variations de glycémie, ce qui n’est pas forcément le cas d’autres sites qui peuvent présenter des résultats différents(1). Consultez toujours votre médecin avant d’opter pour des sites alternatifs pour le contrôle de votre glycémie.

    Le prélèvement sur site alternatif, ou AST, peut être conseillé lorsque la glycémie est stable, par exemple immédiatement avant un repas ou juste avant d’aller au lit. En revanche, l’AST n’est pas recommandé(2) lorsque la glycémie est susceptible de changer rapidement, comme au cours des 3 heures qui suivent un repas, ou après injection d’insuline à action rapide, ainsi que pendant une activité physique.

    N’ignorez jamais les symptômes d’une hyper ou d’une hypoglycémie. Si le résultat de votre test ne correspond pas à ce que vous ressentez, procédez à un test sur le bout du doigt pour vérifier la première mesure.

    Le traitement

     

    Le diabète ne guérit pas, mais il se traite. Avec un programme de traitement adapté, vous pouvez réduire, voire prévenir les complications liées au diabète. Les traitements courants du diabète comprennent les injections d’insuline, les médicaments oraux, le régime et l’activité physique. Votre équipe médicale vous aidera à mettre en place le traitement qui vous convient le mieux.

    Sur la durée, une glycémie élevée peut entraîner des problèmes de santé. Le diabète a été associé à(1,2) :

    • Des infarctus
    • Des accidents vasculaires cérébraux (AVC)
    • Des insuffisances rénales
    • Des problèmes nerveux sensitifs et moteurs
    • Des problèmes digestifs
    • Des troubles de la vision
    • Des problèmes de dents et de gencives

    Une surveillance régulière de votre glycémie peut vous aider à corriger au mieux votre glycémie pour prévenir ces problèmes

    Le choix d’une bonne alimentation et une activité physique adaptée constituent la première étape. S’ils ne suffisent pas à vous assurer une glycémie correcte, votre médecin vous prescrira des médicaments contre le diabète. Le type de médicaments dépendra de votre type de diabète, de votre programme et votre état de santé.

    Les médicaments oraux

    Les personnes atteintes d’un diabète de type 2 continuent de produire de l’insuline, mais soit leur organisme n’en produit pas assez, soit elle n’agit pas aussi efficacement qu’elle le devrait.

    Souvent, les professionnels de la santé commencent par conseiller à leurs patients atteints de diabète un traitement fondé sur un régime et l’activité physique. Si cela ne suffit pas, ils peuvent prescrire des médicaments oraux. Si ceux-ci ne permettent toujours pas de contrôler le niveau de glycémie, l’insuline peut alors être ajoutée à la thérapie. Le traitement par insuline est toujours nécessaire en cas de diabète de type 1 (insulinodépendant).

    Les médicaments oraux actuels offrent plus d’options pour le traitement du diabète de type 2. Les médicaments agissant de différentes manières, les professionnels de santé peuvent combiner plusieurs d’entre eux pour parvenir aux meilleurs résultats. Lorsque vous avez recours à une médication orale pour le diabète, un contrôle de votre glycémie selon une fréquence adaptée vous permet de connaître l’efficacité de votre traitement.

    Le rôle de l’entourage familial

     

    Lorsqu’un membre de la famille présente un diabète, cela concerne plus ou moins toute la famille. Vous cherchez à faire tout ce que vous pouvez pour l’aider à gérer son diabète. Plus vous en savez sur cette maladie, plus vous êtes en mesure d’apporter un soutien adapté à la personne diabétique.

    Vous pouvez en savoir plus sur l’impact physique, émotionnel et social du diabète pour un enfant, un adolescent ou un adulte.

    L’entourage familial joue un rôle important dans la gestion du diabète. Vous pouvez même comprendre les besoins de ceux que vous aimez aussi bien qu’eux. Nous espérons que cette partie du site vous apportera les informations nécessaires pour vous donner confiance dans votre rôle de soutien.

    Parents et enfants

    Un diagnostic de diabète ne doit en rien diminuer la qualité de vie de votre enfant. Vous et votre enfant aurez des responsabilités supplémentaires au fil des années, mais une autodiscipline complémentaire pourra aider votre enfant.

    En tant que parent d’un bébé ou d’un jeune enfant chez qui un diabète de type 1 a été récemment diagnostiqué, vous pouvez être affecté bien plus que votre enfant. Après tout, votre enfant dépend entièrement de vous pour tous les soins, pas seulement pour le traitement du diabète. Lorsque votre enfant commencera à parler et à marcher, le diabète sera une toute petite partie de son monde. Les enfants vivent dans l’instant. La mesure de glycémie ou l’injection si douloureuse ce matin sont depuis longtemps oubliées en cours de journée.

    Pour votre tranquillité d’esprit, ainsi que pour la santé de l’enfant, profitez de chaque occasion pour être bien informé. Participez à des groupes de parents d’enfants diabétiques, où vous pourrez apprendre à connaître d’autres familles confrontées chaque jour au même problème. Le diabète crée une responsabilité de chaque jour, parfois de chaque heure et si vous n’y prêtez pas attention, vous pourrez vous fatiguer très vite.

    Parlez à votre enfant

    Vous seul saurez les informations qu’il convient de fournir à votre enfant et à quel moment il sera en mesure d’en comprendre davantage. Pendant un certain temps, il lui suffira de savoir qu’il a trop de sucre dans le sang et a besoin d’insuline pour corriger la glycémie.

    Il est bon de commencer à parler du diabète et de ce que vous ressentez tôt. Centrez vos paroles sur les résultats et les injections. Même les bébés sont sensibles à la manière dont les choses sont dites, ce qui peut dire plus que les mots que nous utilisons.

    Conseils pour aider les jeunes enfants

    • Écoutez attentivement votre enfant. Y a-t-il des choses qu’il ne comprend pas bien ?
    • Choisissez attentivement vos mots. Ne qualifiez pas les résultats des tests de glycémie de « bons » ou « mauvais » ; parlez plutôt de « haut, » « bas » et « normal. »
    • Félicitez votre enfant pour son courage lorsqu’arrive le moment de la surveillance glycémique ou de la piqûre.
    • Faites de la surveillance et des injections des moments de chaleur et d’amour. Un câlin après peut représenter beaucoup.
    • Laissez votre enfant participer en choisissant lui-même un doigt pour le prélèvement sanguin ou en le laissant caresser l’endroit de la piqûre une fois celle-ci faite.
    • Changez régulièrement de site d’injection. Dans l’idéal, ne pratiquez pas l’injection au même endroit plus d’une fois tous les trente jours.
    • Préparez tout avant le test. Rendez la procédure rapide et calme. Moins vous serez stressé, moins votre enfant le sera.
    • Travaillez avec votre médecin pour élaborer un programme d’alimentation, de surveillance glycémique et des doses d’insuline adaptées à votre enfant.

    Références

    HAS Guide Parcours de Soins diabète de type 2 : 2014-03
    Mandereau-Bruno L, Denis P, Fagot-Campagna A, Fosse-Edorh S. Prévalence du diabète traité pharmacologiquement et disparités territoriales en France en 2012. Bull Epidémiol Hebd. 2014; (30-31): 493-9 SFD paramédical. Référentiel de bonnes pratiques. Surveillance glycémique et technique d’injection. Mars 2012
    ) D’après le manuel d’utilisation Accu-Chek Performa 2013-08

 Organisation mondiale de la santé (OMS). Aide-mémoire n°312. Novembre 2014
 Fédération internationale du diabète (FID). Atlas du diabète de la FID. 6e édition. Mise à jour : 2014
  Institut de veille sanitaire (INVS). Données épidémiologiques. Prévalence et incidence du diabète. Mise à jour : 10 novembre 2014
 HAS. Guide parcours de soins Diabète de type 2. Mars 20