Des nuits plus longues ont une influence positive sur le contrôle du poids. En effet, les petits dormeurs qui retrouvent un sommeil normal sont moins enclins à prendre du poids au fil des ans selon une étude parue dans un récent numéro de la revue spécialisée International Journal of Obesity 1.
Les chercheurs2 ont recruté 43 sujets qui dormaient moins de six heures par nuit et ils les ont suivis pendant six ans. Au cours de cette période, 23 d’entre eux ont vu leurs nuits de sommeil s’allonger pour revenir à la normale (de 7 à 8 heures), alors que les autres sont demeurés de petits dormeurs. Au terme de l’étude, la masse adipeuse et l’indice de masse corporelle de petits dormeurs avaient augmenté de 3,5 kg et de 2 unités respectivement. Chez les ex-petits dormeurs, devenus dormeurs normaux, ces augmentations étaient deux fois plus faibles. Pourtant, la consommation quotidienne de calories et la pratique de l’activité physique étaient semblables dans les deux groupes, notent les chercheurs.
Plusieurs hypothèses pour expliquer la relation
Les auteurs de l’article évoquent différentes hypothèses pour expliquer la relation entre la prise de poids et le sommeil. Certaines sont pragmatiques: moins on dort, plus on dispose de temps pour manger, ou encore, plus on est fatigué, moins on est enclin à pratiquer une activité physique. Une autre explication est d’ordre physiologique: le manque de sommeil a un effet sur les hormones qui gouvernent l’appétit.
«C’est la première fois qu’une étude démontre qu’un changement de la durée des nuits de sommeil atténue la prise de poids. Ce lien a des implications cliniques importantes et il justifie le fait que la durée des nuits de sommeil soit incluse dans la liste des facteurs environnementaux qui contribuent à la prise de poids»,
concluent les chercheurs.
Notes et références
- Jean-Philippe Chaput, Jean-Pierre Després, Claude Bouchard et Angelo Tremblay. Longer sleep duration associates with lower adiposity gain in adult short sleepers. International Journal of Obesity. [↑]
- Les travaux menés par Jean-Philippe Chaput (aujourd’hui professeur à l’Université d’Ottawa), Jean-Pierre Després et Angelo Tremblay, de la Faculté de médecine de l’université de Laval au Canada, et leur collègue Claude Bouchard, du Pennington Biomedical Research Center de Baton Rouge en Louisiane (Etats-Unis).
- Via Université de Laval [↑]