Le sommeil est un sujet sérieux : il détermine toute la forme et le dynamisme de la journée à venir, joue un rôle très direct sur les capacités intellectuelles et physiques, sur l’attention et l’humeur… mais bien plus encore ! La qualité du sommeil a des répercussions immédiates sur la qualité de vie et les relations avec autrui, sur la santé, sur l’espérance de vie, le poids de forme. Les troubles du sommeil sont source de souffrance et une prise en charge adaptée s’avère le plus souvent nécessaire : prenez votre sommeil en mains !
La durée moyenne de sommeil des Français est d’environ 7 h (8 h le week-end).
Plus d’un tiers des personnes dorment seulement 5 à 6 heures par nuit, déclarant que s’ils le pouvaient, ils dormiraient plus. L’insomnie est nommée pour 22 % d’entre eux, ainsi que des troubles du rythme du sommeil (16 %) [1].
Une personne sur deux se sent moins performante au moins une fois par semaine à cause de la qualité de son sommeil.
Mais seulement 16% sont traitées : un tiers utilise un traitement non médicamenteux, les autres un médicament.
Les troubles du sommeil
L’insomnie est le plus fréquent des troubles du sommeil. Elle englobe à la fois les difficultés d’endormissement, les réveils nocturnes inopinés ou fréquents, sans possibilité de se rendormir, ou encore un sommeil non récupérateur.
Le sommeil est le premier facteur influant sur les capacités physiques et sur les capacités intellectuelles [2]. Une personne sur cinq déclare avoir des troubles du sommeil associés à de la fatigue ou à une somnolence diurne excessive.
Le travail est la principale cause déclarée de manque de sommeil (53 %), suivi des difficultés psychologiques (40 %) et, dans une moindre mesure, les enfants (27 %), les loisirs (21 %), et le temps de transport (17 %).
Mais qui dit manque de sommeil dit risque de somnolence dans la journée : une personne sur dix avoue en être victime.
La privation de sommeil a des répercussions négatives sur la vie au quotidien : 48 % des personnes interrogées témoignent d’un impact négatif sur leur caractère, 45 % sur leur humeur ou encore sur leur capacité de concentration, 32 % sur leurs activités quotidiennes et 30 % sur leurs relations avec autrui.
L’impact sur le dynamisme des personnes et sur leur concentration est surtout évoqué [3]. Plus de 56 % des sujets évoquent des troubles occasionnels nuisant à leur vie professionnelle L’absentéisme est un des résultats négatifs : 8 % des absences au travail seraient dues à des problèmes de sommeil, et les insomniaques sont deux fois plus absents que les autres [4].
Les risques liés aux troubles du sommeil
Les conséquences d’un manque de sommeil sont plurielles et varient d’un individu à l’autre :
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- Les Risques biologiques : L’équilibre énergétique est perturbé, ainsi que la régulation de la température corporelle. L’immunité peut être rapidement altérée.
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- Les Risques comportementaux : Les perturbations du comportement social (difficultés relationnelles, troubles de l’humeur, conflits, etc.), mais aussi, du comportement alimentaire : besoin de grignoter, compensation avec une surcon sommation d’aliments gras et sucrés…
- La Baisse de la vigilance diurne : On voit une augmentation du risque d’erreurs, d’accidents (de la route, domestique, du travail) et d’absentéisme ; une diminution des capacités cognitives (concentration, mémorisation, compréhension, etc.) ; une baisse de la productivité.
Une question d’équilibre entre éveil et sommeil
Les phases de veille et de sommeil sont normalement alternées lors du cycle quotidien. L’une et l’autre sont intimement liés, les périodes d’éveil influent sur la qualité du repos, la place des rêves,… et la qualité du repos influe sur les périodes d’éveil.
Les stress de la vie courante sont souvent les facteurs les plus importants. Les accidents de la vie (deuil, chômage, accompagnement de malades) sont les événements les plus coûteux en termes de privation de sommeil ou d’altération de sa qualité. Mais les soucis de la vie quotidienne peuvent aussi impacter fortement le repos : les conditions de travail, l’équilibre de la vie familiale, personnelle, environnementale…
Les éléments les plus perturbateurs, et souvent cités, sont le travail posté, de nuit, les horaires changeants, les décalages horaires, les nuisances de l’environnement (bruit, froid ou chaleur, pollution..).
La place du sommeil dans la survenue de certaines maladies ou leur aggravation est démontrée.
Les troubles du sommeil favoriseraient notamment la prise de poids, la dépression, le diabète, les troubles respiratoires et cardiovasculaires.
La chronobiologie a apporté beaucoup de connaissances ces dernières années et bien des efforts restent à accomplir pour mieux adapter les rythmes de vie aux rythmes nycthéméraux par exemple.
Puiser dans la nature des atouts pour son sommeil
La nature est bien dotée. Réputées depuis des siècles, certaines plantes sont traditionnellement utilisées pour aider à la détente et à la décontraction, pour réduire les effets du stress et apaiser.
Les plus communes ne sont pas les moins efficaces : tilleul, verveine et camomille sont particulièrement recommandées, en infusion. La pharmacopée ancestale en Europe, en Chine ou en Asie, a toujours puisé dans l’immensité de la nature les atouts pertinents pour retrouver un équilibre, pour trouver un bienfait, pour corriger un dysfonctionnement.
Certaines de ces plantes ont été retenues par l’allopathie pour leurs principes actifs efficaces.
Griffonia – fruit (Griffonia simplicifolia) a une teneur intéressante en 5-hydroxytryptophane, un acide aminé qui entre dans la composition de la sérotonine, un neurotransmetteur important pour l’équilibre du système nerveux.
Magnolia (Magnolia officinalis) : ses phytoactifs, l’agnolol, l’honokiol et l’obovatol sont présents au niveau de son bois. En Médecine traditionnelle japonaise, le kôboku, traite l’anxiété, la nervosité, et les troubles du sommeil. En Chine, il se nomme l’hou po et a des usages similaires.
La Valériane (Valeriana officinalis) tire son nom du latin valere, être fort. Sa racine contient des acides sesquiterpéniques et des valépotriates, des lignanes et des flavonoïdes, qui seraient à l’origine de l’efficacité des effets sédatifs séculaires de la valériane.
Le Pavot de Californie – Eschscholzia (Eschscholzia californica) contient des alcaloïdes, dont deux composés – la norargémonine et la bisnorargémonine, aux propriétés sédatives et analgésiques. Elles permettraient de lutter contre la survenue de cauchemars.
Le Millepertuis (Hypericum perforatum) : son nom signifie « mille trous ». Effectivement, à voir ses feuilles par transparence, on peut voir ses vésicules contenant des principes actifs. Très employé pour traiter les dépressions légères et les troubles de l’humeur, le millepertuis est un bon atout dans les préparations pour un sommeil reposant.
L-Tryptophane, sérotonine et Mélatonine : un trio essentiel pour gérer les rythmes circadiens. La mélatonine, nommée « hormone du sommeil », est un acteur majeur des rythmes chronobiologiques et de toutes les sécrétions hormonales qui en découlent, et ceci, chez tous les mammifères. Cette neuro-hormone est synthétisée à partir de sérotonine, dérivée elle-même du tryptophane. Habituellement, l’alimentation procure le précurseur en suffisance (tryptophane). Mais les sujets végétariens, et tous ceux qui sont stressés, fumeurs, consommateurs de médicaments… peuvent en être déficients. Ils sont alors très sensibles aux aléas des cycles nycthéméraux et ont parfois du mal à les supporter sereinement.
La Vitamine B6 : ou pyridoxine, indispensable dans la transmission de l’influx nerveux, nécessaire à l’équilibre neuro-musculaire.
Plusieurs règles sont également d’une grande aide et devraient être suivies :
- Une meilleure hygiène de vie
- Une alimentation saine, notamment en respectant les rythmes biologiques : manger moins le soir, et plus le matin
- Eviter les toxiques comme alcool, tabac, excitants, pollution…
- Eviter une température trop élevée de la chambre…
- Augmenter ses dépenses physiques
- Eviter tous les écrans au moins 30 mn avant l’heure prévue d’endormissement…
Références
- Enquête INSV- MGEN 2012 « sommeil et performance au quotidien »
- Enquête INPES 2008 : « Les Français et leur sommeil »
- Enquête TNS Healthcare et l’INSV (Institut national du sommeil et de la vigilance) « les Français, leur sommeil, leur travail ». Février 2006
- Enquête coordonnée par le Dr Léger, président du conseil scientifique de l’ISV – Sleep (vol 29, N°2, 2006)
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