Position psychoaffective dominée par la crainte irrationnelle d’être rejeté, abandonné par ses proches ou ses parents. Si l’on retrouve parfois dans l’histoire du sujet abandonnique des épisodes réels de rejet, de deuil ou de séparation traumatiques, cette position advient la plupart du temps chez des sujets prédisposés par une constitution hypersensible, anxieuse et émotionnellement fragile.
Les psychanalystes suisses Ch. Odier et G. Guex ont décrit en 1950 sous le nom de «névrose d’abandon» un syndrome associant l’angoisse, l’agressivité et la dévalorisation de soi, le tout sur un fond d’avidité affective insatiable remontant à la petite enfance. Ces tendances régressives vers des positions infantiles de repli sur soi et d’agressivité impulsive contre l’autre seraient réactionnelles à un sentiment de frustration imaginaire et inacceptable. C’est pourquoi le risque de passage à l’acte hétéro- ou autoagressif est toujours à considérer.
Cette entité nosologique (la névrose d’abandon) a été très contestée tant sur le plan structurel que sur le plan clinique: il ne s’agirait pas d’une véritable névrose au sens freudien du terme (névrose hystérique, névrose obsessionnelle) mais plutôt d’un mode de réaction propre à certaines personnalités que l’on classe dans les «états limites», ou bien dans les psychonévroses narcissiques. On trouve également des références à la psychopathie, à la carence affective et à la personnalité antisociale.
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