La réalité est toujours présente dans notre vie quotidienne, et beaucoup de personnes adultes, surtout les plus jeunes, redécouvrent avec les jeux de rôle le plaisir de jouer pour s’évader par moment. De nos jours, les jeux de rôles apportent également une donnée nouvelle pour les thérapeutes spécialistes des troubles du comportement. Autrefois dénigrés et même accusés d’isoler les joueurs de la réalité, ils se révèlent aujourd’hui des alliés de l’inconscient, tout étant question de modération et d’équilibre. Une soirée par semaine ou par mois avec les copains permet de se détendre en se déconnectant de la réalité, sans risques et en cas de difficultés psychologiques, le jeu de rôle permet de débloquer une situation. L’affaire n’est pas nouvelle, car dès l’époque d’Aristote et de la tragédie grecque, on prônait les vertus thérapeutiques du psychodrame qui permettait de se mettre en scène. La méthode a été ensuite reprise dans les années 1930 par un psychosociologue, Jacob Levy Moreno, qui a créé le concept du psychodrame à visée thérapeutique aux Etats-Unis.
Le psychodrame est ensuite venu de ce coté de l’Atlantique grâce à l’action d’une psychanalyste française, Anne Ancelin Schutzenberger, également fondatrice de la psychogénéalogie. Selon Levy Moreno, le psychodrame a pour but d’apporter une réponse nouvelle à une situation ancienne. Le procédé peut ainsi parvenir à débloquer une situation douloureuse du passé ou à résoudre un conflit. En effet, lorsque l’on revit un moment difficile de sa vie, mais avec des personnes rassurantes, le jeu de rôle devient une méthode de guérison.
Les séances se déroulent en groupe, chaque histoire est jouée à tour de rôle et chacun des participants aide les autres patients et bénéficie de son psychodrame personnel partagé avec les autres, moins menaçant que dans la réalité. La méthode du psychodrame permet souvent de parvenir à sortir d’une situation douloureuse dans la vie réelle. Les patients les plus concernés par ce type de méthode sont ceux qui ont l’impression de porter une étiquette, le gentil garçon, le pitre, la bonne copine ou la méchante. Tous ceux à qui pèse une image qui s’est construite peu à peu et ne satisfait pas le ou la patient(e) peuvent tenter cette expérience. L’essentiel est de mettre en scène les situation banales en modifiant son comportement, afin de rompre avec le rôle que l’on s’est soi-même attribué, quand ce n’est pas la famille…Le psychodrame, malgré son nom, peut être tragique ou comique, l’important étant de permettre au patient de passer au- delà de ses blocages et d’exprimer ses émotions, pleurs, colère, affection ou rire. Plusieurs séances sont souvent nécessaires pour arriver au déblocage complet d’une situation délicate. Mais l’intérêt de cette thérapie consiste dans sa façon de mettre en scène le patient et ses compagnons du groupe.
Effectivement, on est loin du divan ou du fauteuil d’où l’on égrène ses rêves de la nuit passée. Le travail de groupe au niveau des psychothérapeutes est très important car il met en scène le corps de l’individu. La mise en mouvement du corps entraîne la mise en activité de l’esprit et permet de favoriser le ressenti.
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