Chirurgie

La médecine esthétique face au vieillissement

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Vieillissons-nous tous de la même façon? “Non, il existe trois types de vieillissement ”, a répondu le Dr Benjamin Ascher, chirurgien plasticien, lors du congrès international Master Course on Aging Skin (IMCAS) qui s’est tenu à Paris en janvier 2011.

Un vieillissement non homogène

Ces différents types de vieillissement sont:

  • la ptose, ou glissement prédominant des tissus associé à des rides d’origine musculaire, qui concerne 55% de la population.
  • le vieillissement par fonte ou squelettisation prédominante, surtout par fonte de la graisse mais également associé à certaines rides musculaires, pour 40% de la population.
  • la rétraction tissulaire, par fibrose des tissus, qui donne un aspect cireux, sans creux ni rides, et concerne 5% de la population.

Face à ces différents modes de vieillissement, que peut faire l’esthétique médicale ? Peut-on compter sur les fillers, le botox ou la chirurgie est-elle préférable ? Le point avec le Dr Benjamin Ascher.

Que peuvent faire les fillers ?

Les fillers, principalement représentés par les acides hyaluroniques, sont soit des injectables d’épaisseur modérée pour le comblement des rides, soit des injectables plus épais destinés à donner du volume, c’est-à-dire à volumiser.

Les fillers peuvent :

  • Stopper modérément la ptose: il existe trois zones du visage situées en avant, où les tissus, qui glissent vers le bas, basculent en formant des sillons: les sillons naso-géniens (entre le nez et la lèvre), les plis d’amertume (entre la lèvre et le menton), et l’encoche mandibulaire (entre le menton et l’ovale).Un volumateur bien placé en avant de ces sillons peut lutter contre le glissement et le ralentir pour une certaine part.
  • Volumiser les creux: les volumateurs vont alors agir pleinement dans des zones situées au milieu du visage: la vallée des larmes, les tempes, les cernes et le creux orbitaire, ainsi que les pommettes et le profil nasal. L’action consiste à recréer les volumes et les contours perdus. Le Dr Ascher insiste sur le fait qu’il faut “proscrire deux excès qui aboutissent à des caricatures”: les visages ballonisés et les visages triangulaires qui deviennent “carrés”. De plus selon lui, “si la graisse reste l’un des meilleurs implants, les volumateurs présentent de nombreux avantages, à savoir: pas de passage au bloc opératoire, pas de zones de prélèvement, injection indolore par anesthésie locale ou par crème, peu d’oedèmes et de bleus, surtout grâce à l’emploi quasi systématique des microcanules souples à bout mousse.”
  • Lifter modérément la ptose: les fillers peuvent remonter modérément certains endroits situés à l’arrière du visage, qui ont glissé vers le bas: le sourcil externe, la joue et le début de bas-joue, et également la pointe du nez. “Mais quand une réelle descente des tissus s’est produite: regard tombant, vraie bas-joue, précise le Dr Ascher, l’injection ne peut rien isolément. Elle peut masquer la bas-joue sans la traiter réellement. Seul un lifting – ou si l’on n’est pas prête, des fils crantés – peuvent produire la remontée et donc le rafraîchissement recherché. Si l’on injecte trop, c’est l’effet ballon.”

Comment évolue le lifting chirurgical ?

Que ce soit pour le haut ou le bas du visage, le lifting est devenu moins global et moins invasif… sauf si l’on a trop attendu. Aujourd’hui on décolle moins les tissus, les gestes sont plus concentrés, plus durables, et plus dissimulés. “Un lifting réussi c’est un lifting qui ne fait pas “lifté” ou “tiré”, c’est un lifting naturel”. La science évolue rapidement et chaque technique est adapté à un cas différent, demandez conseil à un chirurgien esthétique seul lui saura quelle est la technique la plus adaptée à votre cas.

Pour un traitement global du visage

Différentes situations sont à considérer:

  • Quand la chirurgie n’est pas nécessaire ou souhaitée: la toxine botulique, les fillers, les injections et les lasers doux produisent un effet global très performant.
  • Quand la chirurgie est nécessaire: associées au lifting, les injections et les lasers doux vont diminuer le côté invasif de cette chirurgie, et ce d’autant qu’on désire un traitement actif mais peu invalidant.

“En fait la révolution c’est qu’on agit par étapes, précise le Dr Ascher. On choisit un traitement réllement actif, mais le moins invasif possible.” Ainsi, si une chirurgie est décidée, elle s’intègre dans un plan thérapeutique:

  • Préparer par la toxine botulique et les fillers
  • Lifter au bon moment, en associant les fillers ou la graisse
  • Entretenir et maintenir par les fillers et la toxine, pour éviter, ce qui est tout à fait possible, un deuxième lifting.

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