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Hormone de croissance, entre mythes et réalités

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Les traitements à l’hormone de croissance ont longtemps été décriés. Quelles sont leurs fonctions et pourquoi les enfants devraient-ils en prendre ?

L’hormone de croissance est présente naturellement dans le corps humain. Elle est sécrétée par l’hypophyse, glande située à la base du cerveau. Sa fonction principale chez l’enfant est d’assurer la croissance directement et indirectement par la production d’IGF-1 (insulin-like growth factor). C’est l’association de ces facteurs et de l’hormone de croissance qui permet la croissance de l’os.

Il existe trois cas pour lesquels il est possible de recourir à un traitement d’hormone de croissance chez l’enfant. D’abord, les enfants déficitaires : la courbe de croissance ainsi que différents tests biologiques permettent de le déterminer. Ensuite, les filles atteintes du syndrome de Turner : il s’agit d’une anomalie du chromosome X qui touche donc uniquement les filles. Souvent, le seul élément visible est une croissance de la jeune fille hors de la cible de ses parents. Enfin, dans les cas de retard de croissance intra-utérin (ou RCIU) : le poids et la taille de naissance ainsi que le profil de croissance permettent de repérer le besoin d’un traitement. Cela touche seulement 10 % de ces enfants.

En pratique

Dans la plupart des cas, le traitement peut commencer à partir de quatre ans. Il existe quelques situations qui requièrent un traitement plus tôt. Le plus souvent, le diagnostic se fait au moment de l’entrée à l’école. C’est à ce moment que les parents constatent que leur enfant est trop petit et qu’ils s’en inquiètent. Ce traitement commence à cette période de la vie pour se terminer en fin de puberté.

L’hormone de croissance ne les fera pas grandir plus que ce qu’ils ne le peuvent. Il s’agit seulement de les ramener le plus possible près du canal de croissance génétique. Au-delà de la fenêtre thérapeutique, ces hormones ne fonctionnent pas.

De nombreux a priori

Pourquoi l’hormone de croissance est-elle si décriée ? Jusqu’en 1985, elle était extraite de l’hypophyse de cadavre. C’est alors qu’en France le scandale de Creutzfeldt-Jakob a révélé que certains patients avaient été contaminés par de l’hormone de croissance prélevée chez des patients porteurs du prion responsable de cette affection.

Depuis lors, la technique de production s’est radicalement modifiée, grâce au génie génétique. Les hormones actuelles sont biosynthétiques et donc d’une très grande pureté. Leur production a été démultipliée. Une soudaine disponibilité qui, selon certains médecins, a sans doute participé à leur côté sulfureux. Par ailleurs, leur utilisation dans le milieu du dopage nuit également à son image.

Petits dans un monde de grands

La question de leur validité est également au cœur des interrogations : en général, on estime que trois voire dix centimètres de moins ne sont pas vraiment un problème. L’impact réel d’une petite taille est le plus souvent négligé.

Et pourtant, outre les moqueries dans les cours d’école, les enfants devenus adultes devront faire face à un monde qui n’est pas conçu pour les personnes de petite taille (par exemple, les transports en commun ou les bancs publics). Il reste alors un travail d’information auprès des parents. Les médecins n’imposent rien et discutent plutôt de la situation avec les parents et l’enfant. Le traitement est l’aboutissement d’un long processus de diagnostic dans un premier temps, puis d’une discussion avec l’enfant et ses parents. Même si, le plus souvent, ils viennent déjà parce qu’ils trouvent que leur enfant est trop petit.

En bref

Peuvent bénéficier d’un traitement à l’hormone de croissance :

– les enfants déficitaires : une batterie de tests biologiques permet d’établir ce déficit ;

– les filles atteintes du syndrome de Turner : anomalie du chromosome X ;

– les enfants qui ont eu des retards de croissance intra-utérins (ou RCIU) : enfants dont le poids et la taille à la naissance sont inférieurs à la normale. Dans ce cas, ils sont suivis dès leur naissance.

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