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Comment bien vieillir ? 1 Seul conseil

Dans cet article, découvrez comment maximiser vos chances de bien vieillir en agissant dès aujourd’hui sur un seul facteur.

 

AIMEZ-VOUS !

 

Cela vous semble être stupide, évident, cela vous semble sortir de nulle part et n’avoir aucun fondement, genre développement personnel de niveau zéro ?

 

Et bien non. En fait, cela provient d’une étude sérieuse et très bien menée par Daniel Alaphilippe, professeur de psychologie sociale à l’université François Rabelais de Tours et son équipe [1]. Leur objectif était de déterminer quels facteurs avaient le plus d’influence sur les capacités d’adaptation de la personne âgée. Pourquoi l’adaptation, me direz-vous ? Tout simplement parce que c’est la clé du vieillissement réussi.

 

L’importance des capacités d’adaptation

En effet, si vous vous intéressez à cette question, vous tomberez certainement sur la conception classique de Rowes et Kahn selon laquelle le bien vieillir s’appuie sur la conjonction de trois dimensions. Ces dernières sont : l’évitement des maladies, l’engagement social, notamment dans des activités constructives, et le maintien de capacités physiques et cognitives élevées[2]

 

Cette approche a l’avantage de mettre en lumière le rôle actif de l’individu face à son vieillissement. Elle a par contre l’inconvénient de postuler que ces trois dimensions doivent être présentes. Et si cela n’est pas le cas, comment fait-on ? Je pense plus particulièrement aux personnes présentant des pathologies, situation fréquente quand l’âge augmente. Insister sur les possibilités d’un développement tout au long de la vie semble alors plus pertinent [3], et donc sur les stratégies que l’on met en place face aux difficultés. Selon cette perspective de développement continu, les capacités d’adaptation sont centrales dans le bien vieillir.

 

L’estime de soi dans le bien vieillir

Comment ont procédés Alaphilippe et ses collègues ? Ils ont étudié auprès de huit cent soixante personnes les facteurs pouvant déterminer la qualité des capacités d’adaptation. Parmi ceux ci étaient le sentiment de contrôle, l’âge subjectif, l’estime de soi, les événements stressants rencontrés, la ténacité, l’ennui. A ceux-ci on ajoute les mesures intéressantes du bien-être, de la satisfaction de vie et de l’état de santé.

Et qu’est-ce que l’on découvre ? C’est assez surprenant.

 

Tout d’abord les capacités d’adaptation s’appuie sur deux choses :

1) la santé

2) la satisfaction de vie et l’absence d’ennui.

 

Si vous êtes en forme et que vous avez une vie intéressante et satisfaisante, vous avez tendance à avoir de bonnes capacités d’adaptation.

 

Mais mieux encore : aussi bien la santé que la satisfaction de vie l’estime de soi comme prédicteur dominant. Cela signifie que les personnes qui ont une bonne image d’eux-mêmes ont tendance à avoir aussi une bonne santé, une vie satisfaisante, et donc de bonnes capacités d’adaptation.

 

L’estime de soi est donc centrale dans le vieillissement réussi.

 


Sources et références

 

[1] Alaphilippe, D., Bailly, N., Gana, K., & Martin, B. (2005). Les prédicteurs de l’adaptation chez l’adulte âgé. L’Année psychologique, 105, 649-667.

[2] Rowe, J., & Kahn, R. (1998). Successful aging. New York: Pantheon Books.

[3] Baltes, P., Staudinger, U., & Lindenberger, U. (1999). Lifespan psychology : Theory and application to intellectual functioning. Annual Review of Psychology, 50, 471-507.