Se donner des objectifs est à l’évidence une clé de réussite et probablement l’une de celles sur laquelle on a le plus écrit.
C’est une évidence basique dans le monde professionnel.
Ça l’est aussi, bien qu’à un degré moindre peut-être, dans le monde personnel.
Vous vouliez cette promotion.
Vous l’avez et vous êtes content parce qu’elle vous donne les responsabilités auxquelles vous aspiriez et une meilleure rémunération.
Vous vouliez une voiture plus grande. Vous l’avez.
Vous êtes content parce qu’il y a plus de place dans le coffre pour ranger les valises (sans compter le boost pour votre ego si elle est plus prestigieuse que la précédente).
Ça c’est pour l’évidence.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là…
Au-delà des bénéfices directs escomptés, organiser nos vies autour d’objectifs porteurs de sens est aussi l’une des clés du bonheur.
Engagez-vous sur des objectifs importants à vos yeux et donnez-vous les moyens de les atteindre. Non seulement, par définition, vous réussirez mieux, mais vous serez aussi beaucoup plus heureux.
1. Choisir ses objectifs permet de satisfaire un besoin fondamental: se percevoir comme acteur de sa vie
Subir ou agir? Choisir ou fonctionner par défaut?
Telle est la question.
Se donner des objectifs, c’est faire des choix, et les gens qui font des choix sont plus heureux que ceux qui se contentent de subir.
Difficile de s’épanouir dans une vision du monde dans laquelle l’individu se perçoit, sans pour autant en avoir une claire conscience, comme une marionnette dont les ficelles sont tirées de l’extérieur ( c’est pas moi, c’est… mon passé, les autres, la vie, le «système», mon conjoint, mon patron, la génétique, la position des astres à ma naissance, la faute à pas de chance etc…).
Même si les influences et les contraintes existent, avoir le sentiment que j’ai prise sur ma vie reste essentiel.
Tiens, je repense à la phrase de Sartre: «Un homme peut toujours faire quelque chose de ce qu’on a fait de lui».
Tout simplement: c’est bon de se sentir aux commandes de sa vie.
2. Poursuivre un objectif qui nous tient à coeur donne un sens et une direction à notre vie
Chacun de nous a besoin de savoir pourquoi il se lève le matin.
Une façon d’y penser, c’est d’aborder le sujet par la négative.
Comment vit une personne qui n’a pas, ou plus, de rêves ou d’objectifs qui lui tiennent à coeur?
Réponse: sans direction, sans inspiration, sans source de motivation ou de raison d’être.
L’aquaboniste ( Bof, à quoi bon?).
Sénèque l’avait compris en son temps quand il nous dit qu’ « il n’y a pas de vent favorable à celui qui ne sait pas ou il va ».
3. Etre en marche vers ses objectifs est bon pour l’estime de soi
Voir qu’on avance en direction de ses objectifs développe estime et confiance en soi.
De plus, le plaisir associé à la réussite de chaque étape est une source d’énergie positive qui motive à continuer.
On rejoint là le thème de base de ce blog, qui traite du lien entre bonheur et réussite.
Chaque étape que vous et moi franchissons dans l’atteinte de nos objectifs est une source de joie et de satisfaction. C’est aussi cette énergie positive qui nous permet de rester motivés et de continuer à avancer.
Ce n’est pas seulement la victoire qui rend joyeux. C’est l’énergie de la joie qui conduit à la victoire.
C’est ce qu’on appelle un cercle vertueux.
«S’il existe une chose qui fait rayonner toutes les autres, c’est bien l’idée qu’une bonne chose nous attend au détour du chemin».
GK Chesterton
Tout simplement: rien ne réussit mieux que le succès ( même le plus petit). C’est bon pour le moral !
4. Poursuivre des objectifs permet de structurer le quotidien
Se tenir à ses objectifs suppose de s’organiser efficacement.
Et l’efficacité est un apprentissage qui mérite d’être cultivé à tout âge.
La maîtrise est fille de l’efficacité.
Le grand peintre ne passe pas son temps à chercher ses pinceaux.
Qui plus est, structurer le quotidien permet non seulement plus d’efficacité
( et du coup plus de réussite) mais aussi plus de cohérence et d’équilibre ( = plus de bonheur).
Tiens, encore un cercle vertueux .
J’ai besoin que mon monde quotidien fasse sens et soit prévisible ( au moins jusqu’à un certain point). Pour le dire comme Aristote, » nous sommes des créatures faites d’habitudes ».
Structurer le temps de façon efficace et cohérente, c’est répondre à ce besoin.
C’est aussi éviter 2 écueuils :
Celui du trop. : Se laisser déborder par l’avalanche de choses à faire engendre rapidement de l’anxiété. Les maîtriser engendre du plaisir.
Celui du trop peu. : Je pense là à l’angoisse du nouveau retraité face à une masse de temps amorphe qu’il va falloir de nouveau organiser pour ré-injecter du sens dans le quotidien.
La nature a horreur du vide, dit -on.
Nous aussi.
L’important, c’est de rester centré sur l’important.
Etre en marche vers ses objectifs nécessite de faire des choix et d’apprendre à établir des priorités.
On connaît tous l’image du bocal et des cailloux. Pour ce qui me concerne, c’est une image que j’ai découverte dans les années 80, dans un des livres de Stephen Cowey paru à l’époque et qui m’est utile depuis dans ma vie quotidienne.
Rester centré sur l’important, c’est mettre les gros cailloux d’abord dans le bocal, puis le gravier, puis le sable dans les interstices, s’il reste de la place.
Pareil pour nos choix quotidiens.
Tout simplement: c’est bon de se sentir efficace. C’est bon de se sentir cohérent ( … même si on ne l’est pas toujours ).
5. Rester centré sur ses objectifs permet de mieux traverser les turbulences de la vie
Etre en marche vers ses objectifs, c’est plus facile quand tout va bien, mais quand la vie nous secoue?
C’est encore plus important et c’est ce qui nous aide à traverser.
Tous les pilotes le savent. Ce n’est pas le mur qui est devant qu’il faut fixer quand on arrive dans le virage, mais l’endroit oû on veut aller.
C’est vrai avec les objectifs qui sont là-bas, dans l’avenir. Ils nous permettent de garder les yeux sur une ligne d’horizon et donnent la force pour traverser.
Et quand c’est vraiment dur?
On cite souvent , à juste titre, Viktor Frankl, rescapé des camps de la mort, qui traversa cette terrible épreuve porté par l’objectif de témoigner et par une vision personnelle, qui est que, même privé de toute liberté extérieure et même dans des conditions extrêmes, un homme peut conserver sa liberté intérieure et faire des choix.
Nous ne sommes heureusement pas dans cette configuration, mais elle permet de remettre les choses en perspective.
Après tout, peut-être que qui peut le plus, peut le moins.
Une autre catégorie d’objectif qui nous est d’une grande aide aussi dans ces situations, c’est celle des objectifs « on-going ».
Ces objectifs qui sont permanents, continus. Ceux qui nous ancrent dans le présent. Ceux qui consistent à se tenir à des comportements réguliers ancrés dans la semaine.
Se tenir à ses 3 séances de jogging ou de fitness hebdos, prendre soin de son alimentation au quotidien, continuer à avoir une vie sociale ou culturelle et sortir une fois par semaine, quoi qu’il advienne, etc… En fait je parle là de nos habitudes.
Rien de tel qu’utiliser le pouvoir stabilisant des habitudes, quand ça secoue tout autour.
Ça m’a aidé dans les moments difficiles de ma vie.
6. Etre en route vers nos objectifs nous relie aux autres
Le besoin d’appartenance. Un besoin que nous avons tous en commun.
Se sentir intégré, relié. Faire des choses ensemble, socialiser, échanger, participer…
Nous sommes des créatures sociales et ce besoin d’appartenance nous est commun, même s’il s’exprime de façon différente et selon des intensités propres à chacun.
La plupart de nos objectifs nécessitent la participation des autres et nous donnent l’occasion de nourrir ce besoin.
Qu’il s’agisse de l’aide de notre famille, de nos collègues ou de nos amis.
Qu’il s’agisse d’interlocuteurs professionnels dont nous avons besoin pour avancer vers nos buts.
Pensez aux objectifs importants dans votre vie actuelle. Pour la plupart, même si vous ne l’aviez pas vu sous cet angle, ce sont en fait des objectifs collaboratifs.
Même les plus personnels, les plus individuels.
Mincir est autant social qu’individuel.
Apprendre à jouer du sous-bassophone aussi (instrument de musique de la famille des cuivres, apparenté au tuba-contrebasse, souvent confondu – à tort selon moi – avec l’hélicon).
Nous sommes humains. Nous sommes reliés.
Texte écrit par : ALAIN CAYROL, coach