Neuropsychologie

Les différents types de mémoires

Les différents types de mémoires

Constituée de structures tant physiques que psychiques, elle stocke les souvenirs dans des réseaux de neurones connectés les uns aux autres et traite les informations par des systèmes fonctionnant en relation permanente.
Objet constant d’expérimentation, la mémoire captive aujourd’hui les scientifiques à la recherche de nouvelles molécules censées la stimuler.

Elle préoccupe aussi tous ceux qui craignent de la perdre.

Les différents types de mémoires
Les différents types de mémoires

Les mémoires

Il existe en fait plusieurs mémoires :

•La mémoire sensorielle, qui capte les informations que nous percevons du monde extérieur et les restitue à travers nos cinq sens. Très brève, elle correspond au temps de perception d’un stimulus par nos organes sensoriels. C’est la combinaison de ces perceptions qui permet l’identification de l’information.
Notre vie intime est particulièrement marquée par cette mémoire et chacun de nos sens possède sa propre histoire. Nos goûts, nos préférences, sont le produit de notre histoire personnelle et constituent notre mode de relation avec le monde extérieur.

• La mémoire à court terme, appelée encore mémoire immédiate, est en permanence sollicitée. Nous l’utilisons le plus souvent dans notre vie quotidienne. C’est celle qui permet de retenir une information, de fournir dans l’instant une précision sur un visage, un numéro de téléphone, une adresse, un cours à mémoriser. Son objectif n’est pas de stocker à long terme, elle ne possède d’ailleurs qu’une très faible capacité, et sa durée de vie est très courte. Il arrive que nous soyons victimes d’oublis pour des actes du quotidien.
Cette défaillance n’est pas forcément le signe d’une mauvaise mémoire. Toutes les statistiques le confirment : au-delà de sept données communiquées, nous entrons dans une grande confusion.
Aussi, face à la masse d’informations reçues, il n’est pas surprenant que nous ne puissions tout emmagasiner !

• La mémoire à moyen ou long terme elle, stocke les informations durant une période plus étendue, voire même durant toute la vie, contrairement aux précédentes qui les effacent après leur traitement. Les chances de retrouver un souvenir sur le long terme dépendent tant de la façon dont nous l’avons étiqueté et classé que de sa charge émotionnelle. La mémoire à long terme possède de prodigieuses facultés de conservation, sa capacité est considérable. Aussi faut-il la stimuler et l’exercer quotidiennement pour éviter qu’elle ne s’altère avec l’âge.

Visuel, auditif, kinesthésique … Quelle mémoire utilisez-vous ?

La mémoire visuelle

80 % des informations qui s’imposent à nous au cours d’une journée nous parviennent grâce à la vue. Nos yeux enregistrent une foule de renseignements qu’ils communiquent au cerveau. Cette stimulation permanente par l’image provoque une intense activité cérébrale.

La mémoire auditive

Elle conditionne la reconnaissance, la différenciation des sons, des paroles. Les sons captés sont interprétés par le cerveau en fonction de notre propre vécu. Cette mémoire joue un rôle capital dans la création musicale.

La mémoire tactile

C’est celle qui fait intervenir le toucher, le kinesthésique. Deux facteurs entrent en jeu : la température et les vibrations dues au déplacement de la peau qui agit comme un capteur sensible.

La mémoire olfactive

Elle serait la plus profondément ancrée car l’odorat est le système sensoriel le plus ancien et le plus primitif. Son accès au cerveau est le plus direct et le plus court (vers le paléo cortex via le bulbe olfactif). Elle fonctionnerait différemment en enregistrant avec l’odeur, le contexte sensoriel et émotionnel. Marcel Proust l’a longuement développée en évoquant ses fameuses madeleines qui, trempées dans son thé, le plongeaient dans une réminiscence du passé.

La mémoire gustative est associée à la prise de nourriture, c’est celle qui nous connecte au goût, elle nous permet d’apprécier la saveur d’un aliment, sa texture, de repérer s’il est sucré, salé, acide ou amer. Depuis Brillat-Savarin, notre connaissance de la physiologie du goût a progressé, l’éveil du goût fait d’ailleurs partie du programme des classes d’écoles primaires où l’on apprend aux enfants à éveiller leurs papilles gustatives.

Nous utilisons tous nos sens avec une prédilection pour la vue, l’ouïe et les sensations corporelles (kinesthésiques).

Pour savoir quel type de mémoire vous favorisez, faites le test suivant : essayez de vous rappeler votre réveil ce matin.

– Voyez-vous en priorité le réveil matin ou votre chambre ?
– Entendez-vous d’abord sonner le réveil ?
– Ou ressentez-vous en premier la chaleur du lit ?
– Ou encore, est-ce l’odeur du café programmé la veille qui vous interpelle de suite ?

Dans le premier cas, vous êtes visuel ; dans le second, votre mémoire est plutôt auditive ; dans la troisième hypothèse, vous êtes probablement kinesthésique. Si répondez affirmativement à la dernière question, sans doute privilégiez-vous votre mémoire olfactive.
Cette mémoire olfactive est souvent utilisée avec les personnes âgées atteintes de traumatisme (elle intervient également dans la maladie d’Alzheimer) pour la restitution de fragments de mémoire. Elle est aussi davantage sollicitée par les malvoyants. Nous avons tous tendance à privilégier l’un ou l’autre sens dans notre faculté de représentation, de réflexion et d’expression. Nous pouvons apprendre à développer nos perceptions en expérimentant de nouvelles perceptions grâce aux exercices sur les cinq sens proposés en sophrologie.

Grâce à l’hippocampe…

Le passage de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme s’effectue par l’intermédiaire de l’hippocampe, partie du cortex située dans le repli interne du lobe temporal. Toutes les informations décodées dans les différentes aires sensorielles du cortex convergent vers l’hippocampe. Situé au cœur du cerveau, il assure la mise en relation des informations stockées dans les différentes zones cérébrales.

Sur le plan chimique, les neurones communiquent entre eux par le biais de molécules appelées neurotransmetteurs ou neuromédiateurs. Dans le cas de la mémoire, ce neurotransmetteur est l’acétylcholine, dont le déficit serait à l’origine de troubles mnésiques, et l’une des causes de la maladie d’Alzheimer.
Si les mémoires sensorielle et à cour
t terme disposent de capacités limitées dans le traitement de l’information, la mémoire à long terme, en revanche, possède de grandes facultés de conservation.

Nous avons tous plus ou moins été trahis un jour par une défaillance de notre mémoire. Fatigue, manque d’intérêt, distraction, anxiété, surmenage, épisode dépressif, choc émotionnel, sont autant de causes susceptibles de générer une baisse de vigilance, un défaut de concentration, d’énergie ou de motivation.

La majorité de ces difficultés, comme par exemple, perdre ses clés ou ses lunettes, relève de cette mémoire courte. En réalité, pour ces actes du quotidien, nous utilisons la mémoire immédiate, celle « structurée pour oublier ». En ce sens, l’oubli serait dans ce cas un fonctionnement normal de la mémoire courte et non une dégradation. Sauf qu’il arrive qu’on se trompe de mémoire ! Marine entre dans la cuisine d’un pas décidé et ne sait plus ce qu’elle est venue y chercher.
Comme elle a agi dans la précipitation, elle n’a fonctionné qu’en mémoire immédiate, aussi, le processus de mémorisation n’a t-il pu être mis en route pour être stocké dans la mémoire à moyen ou long terme.

Ce type de désagrément peut disparaître. Il nous suffit pour ce faire, d’ajouter un peu d’attention aux actes que nous effectuons machinalement, de les réaliser dans la pleine conscience du geste et d’attribuer une place à chaque chose. Vous trouverez dans les conseils suivants comment vous entraîner à cette pratique.