Psychologie

Qu’est-ce qu’une phobie, l’agoraphobie, les phobies sociales, spécifiques … ?

Qu’est-ce qu’une phobie, l’agoraphobie, les phobies sociales, spécifiques ... ?
Qu’est-ce qu’une phobie, l’agoraphobie, les phobies sociales, spécifiques … ?

La peur est un réflexe de défense ancestral, ancré dans notre patrimoine génétique ; mais quand celle-ci devient envahissante, c’est que la phobie a pris sa place.

Bien plus qu’un phénomène de grande peur, la phobie est la traduction ultime d’une angoisse interne profonde de l’individu, qui met alors tout en œuvre pour gérer cette angoisse à sa manière ; c’est la raison pour laquelle il existe différents types de phobies, qui résultent cependant toutes d’une souffrance psychique qu’il convient de ne pas prendre à la légère.

Qu’est-ce qu’une phobie ?

De nos jours, de plus en plus de termes employés à la psychopathologie sont galvaudés dans le vocabulaire quotidien utilisé par notre société moderne : ainsi, on entend fréquemment les gens se qualifier entre eux de fous, d’hystériques, de paranos… et la phobie fait désormais partie de cette psycho-analyse de comptoir affichée un peu partout autour de nous et dont le sens profond nous échappe.

La phobie se définie comme une crainte angoissante, déclenchée par une situation, une personne ou un objet n’ayant pas en eux-même de caractère objectivement dangereux. Cette peur est souvent reconnue par le sujet qui l’éprouve comme clairement pathologique, insensée en apparence, mais contre laquelle il se sent dans l’obligation de prendre des mesures, afin d’éviter la confrontation à l’objet. C’est pourquoi les phobiques recherchent une réassurance qui peut être la présence d’une personne de confiance ou la détention d’un objet à valeur conjuratoire pour eux, un peu comme un talisman qui protège des mauvais esprits, par exemple, selon certaines cultures. Grâce à ce stratagème, l’angoisse est tenue à distance pour un temps.

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Selon les professionnels de la santé mentale, il existe trois grandes catégories de phobies à l’intérieur desquelles on dénombre des dizaines de phobies, dites spécifiques, et dont l’origine est propre à l’histoire de chaque personne qui en souffre.

L’agoraphobie

Initialement, l’agoraphobie recouvrait la peur de traverser certaines rues, mais aujourd’hui, on considère qu’il s’agit plus généralement de la crainte de se retrouver dans des situations ou des endroits d’où il pourrait être difficile de s’échapper ou dans lesquels la personne pourrait ne pas trouver de secours, en cas de survenue de symptômes embarrassants ou la privant de ses moyens.

Les individus souffrant d’agoraphobie ont à la fois peur d’être seuls et peur de quitter une zone dite « de sécurité ». Il existe alors trois éléments récurrents dans l’expression de cette pathologie, que l’on peut identifier comme suit :

 

  • la présence d’une anxiété anticipatoire devant l’objet de la phobie ;
  • l’anxiété en elle-même ;
  • l’adoption d’un comportement d’évitement pour diminuer l’anxiété.

Les principales peurs des agoraphobes sont : les grands magasins, être dans la foule, les ascenseurs, les endroits clos en général, les ponts et tunnels, les transports en commun, rencontrer des inconnus, la hauteur et les espaces vides.

L’agoraphobie s’identifie selon l’apparition de trois grandes phases dans la pathologie : l’attaque de panique initiale, puis la répétition de la crise dans le temps et, enfin, la présence d’un processus de peur anticipée éprouvée par le sujet lors de l’exposition à certaines situations.

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En moyenne, les sujets atteints sont généralement jeunes et plutôt de sexe féminin, qui ont vécu pendant leur petite enfance des phénomènes de terreur nocturne et souffert d’une angoisse de séparation.

Les phobies sociales

De manière générale, on estime que les phobies sociales concernent des peurs persistantes des situations dans lesquelles un individu pourrait être observé par autrui ou se conduire, malgré lui, de manière humiliante.

On retrouve trois composantes dans cette phobie :

 

  • la peur phobique déclenchée par la présence de l’objet ;
  • les conduites d’évitement, très handicapantes au quotidien (ex. : une personne qui a peur d’être vue en train de manger en public s’efforcera coûte que coûte de trouver un endroit pour manger seule chaque jour, alors que ses collègues déjeunent au restaurant ou à la cantine, quitte à ne pas manger du tout s’il le faut) ;
  • l’anxiété anticipatoire ou la peur d’avoir peur.

Au contraire des agoraphobes, ces personnes ont tendance à minimiser leurs troubles, mais il ne faut pas attendre le stade de la dépression pour consulter ; en effet, épuisé au quotidien par la mise en place de toutes ces stratégies d’évitement, l’individu finit par sombrer dans la déprime ou bien s’adonne à la prise de toxiques pour éviter l’angoisse.

Les phobies sociales les plus connues sont la peur de parler, manger, boire ou écrire en public, mais les phobies dites sexuelles font également partie de cette catégorie : dans ce cas, le sujet a peur de ne pouvoir parvenir à une réalisation sexuelle en présence d’un partenaire.

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La plupart des individus victimes de cette pathologie sont jeunes, garçons et filles sont touchés dans les mêmes proportions ; la complication la plus grave de ces phobies est le risque de voir ces sujets se tourner vers l’alcool, les médicaments ou la drogue pour diminuer leur angoisse.

Les phobies spécifiques

Il s’agit le plus souvent de phobies d’animaux (araignée, souris, serpent…), mais aussi d’acrophobie (phobie des hauteurs), de phobies archaïques (orage, noir…) ou encore de phobie du sang (injection, hôpital, accident…). Dans tous les cas, c’est plus une simple peur des conséquences de l’objet que de l’objet en lui-même.

Quoi qu’il en soit, la véritable phobie est bel et bien une maladie et demande à être prise en charge ; il ne faut pas dans ce cas négliger la souffrance de l’autre, ni même minimiser la peur que ces individus éprouvent, car si elle n’a pas de sens apparent pour l’entourage, elle est bien réelle pour celui qui l’éprouve.

Plusieurs types de traitements peuvent être envisagés avec de bons résultats selon les cas : la psychanalyse, les thérapies cognitivo-comportementales ou la prise de médicaments antidépresseurs. Le traitement permet alors au sujet d’évacuer l’anxiété anticipatoire et réduit progressivement les attaques de panique en identifiant d’où vient réellement la peur. Demandez conseil à un psychologue professionnel