Psychologie

Comment expliquer le terrorisme aux enfants

Les parents aimeraient faire tout leur possible pour protéger leurs enfants. Mais nous vivons dans un monde où malheureusement les attentats et actes terroristes font de plus en plus partie de notre quotidien. Alors, comment pouvons-nous expliquer les actes de terrorisme et autres formes de violence à nos enfants ?

Nous devons trouver un équilibre, d’une part entre aider un enfant à se sentir en sécurité et de l’autre reconnaitre l’existence de la violence, le mal et le danger dans le monde. Cela doit être fait d’une manière adaptée à la capacité de l’enfant à comprendre.

Comment parler de terrorisme avec de jeunes enfants

Conseil n ° 1 : Éviter de laisser les jeunes enfants voir des vidéos inquiétantes. Étant donné que la ligne entre la réalité et la fiction est floue pour les jeunes enfants et afin d’éviter les angoisses et les cauchemars inutiles, n’exposez pas votre enfant à la télé quand vous regardez les actualités. De même pour les conversations qui tournent autour de ce sujet. Vous pensez peut-être qu’ils ne font pas attention aux mots et aux émotions, mais les petits enfants sont comme des éponges : elles absorbent tout.

Conseil n ° 2 : Si par hasard vous trouvez votre enfant ( d’âge préscolaire ) entrain de regarder des images inquiétantes à la télévision, restez calme. Il suffit de dire  » nous allons donner à la télé un peu de repos, » l’éteindre, et puis doucement rediriger son attention vers autre chose : lui demander de vous raconter ce qu’il a fait pendant votre absence … A ne pas faire : se précipiter sur la télécommande, couvrir leurs yeux, ou les engueuler … ce qui créera l’anxiété ou la culpabilité.

Conseil n ° 3: Si votre jeune enfant reconstitue une tragédie, l’aider à jouer jusqu’à ce que tout le monde soit en sécurité Par exemple, si votre jeune fils construit une ville de LEGO puis l’écrase, en disant qu’il a été bombardé, joignez-vous à lui pour reconstruire la ville et lui demander comment il pourrait faire pour assurer le lieu : Peut-être qu’il va construire un mur, faire un bouclier canapé-coussin, ou avoir un dinosaure pour garder la ville. Surtout pour les jeunes enfants, la précision importe moins que le sentiment de sécurité.
Plus important encore, faire régner à la maison le sentiment de sécurité ( non-verbal ) en offrant des câlins et caresses sans qu’il y ai une raison précise.

Comment parler de terrorisme avec les écoliers, les préadolescents et les adolescents

Conseil n ° 4:. Avec les enfants plus âgés, commencer la conversation en demandant ce qu’ils ont entendu en particulier pour les adolescents sur les médias sociaux en leur demandant ce que les enfants de leur âge en pensent à l’école, ce qu’ils ont entendu …

S’ils répondent «rien», vous ne devez pas les forcer à parler. Vous visez la présence, pas de pression, ils entameront la conversation quand ils seront prêts. ( Surtout si on a affaire à un enfant introverti )

Si l’enfant commence à en parler,  » mon ami m’a dit qu’un méchant a coupé la tête d’un garçon, » vous serez confrontés à trois choses : les craintes, les perceptions erronées et les questions. Voici comment faire face à chacun d’eux :

Conseil n ° 5: Lorsque votre enfant verbalise ses angoisses et ses craintes, s’il se sent effrayé, ne dites pas :« ce n’est rien et ne t’inquiète pas. Ou Il n’y a rien à craindre !
Même si c’est vrai, ça ne correspond pas à comment ils se sentent. La conséquence de telles paroles serait qu’ils vont se sentir rejetés et incompris …

Conseil n ° 6: Dans les moments tragiques, tentez d’apaiser les craintes en rassurant les enfants que les militaires, la police, ou d’autres aides communautaires qu’ils connaissent déjà sont là pour protéger les gens, peu importe de quoi. De même, à l’instar de ce qu’ils regardent comme dessins animés et films d’animation, il y a toujours des héros, des méchants. Laissez votre enfant garder la foi en l’humanité.

Conseil n ° 7 : Rappelez-leur que la plupart des gens sont bons. Apaiser les craintes avec des rappels que même si les terroristes utilisent la violence, la plupart des gens ne l’approuvent pas. Rappelez-leur que, la plupart des gens sont attentionnés et gentils et que généralement ils trouvent des moyens pacifiques pour résoudre leurs désaccords.

Comment réparer une désinformation et une perception erronée

Conseil n ° 8 : Si vous trouvez que les enfants font l’amalgame entre terroristes avec un grand groupe, comme tous les musulmans ou les personnes originaires du Moyen-Orient, profitez pour discutez avec votre enfant des préjugés ou de la xénophobie en prenant des exemples de faits qui lui sont déjà arrivés.

Comment répondre aux questions des enfants sur le terrorisme

Conseil n ° 9 : Écouter les craintes et répondre à leurs questions. Les craintes peuvent prendre la forme de questions, au lieu de répondre simplement avec un «Non», donnez leur une réponse plus substantielle. Par exemple, à la question  » est ce que cela pourrait se produire ici ?  » Répondez par : «Des milliers de personnes travaillent vraiment dur pour assurer notre sécurité. » Vous pouvez même lui faire une liste : les pompiers, la police … Encore une fois, pour un enfant, les détails et les précisions importent peu. Ce qui est important, c’est que les enfants quittent la conversation avec un sentiment de sécurité. Si votre enfant veut rajouter les Tortues Ninja à la liste des protecteurs, pas de problème.

Conseil n ° 10 : Les préadolescents et les adolescents en développement ont leur vision de la morale du monde qui peut être particulièrement troublée par l’injustice, la colère… Prenez leur question de « Comment peut-on faire cela ? » Et la transformer en action pour améliorer le monde. Demandez s’ils veulent faire un don à un organisme de secours, collecte de fournitures scolaires pour les enfants, ou d’envoyer un nécessaire de soins aux blessés. Les enfants de 17 ans et plus peuvent même donner leur sang. Aidez-les à se sentir utiles et responsables en faisant de bonnes actions.

Si un enfant continue d’être en détresse ou montre des signes persistants d’anxiété tels que les changements de comportement, agressivité accrue, cauchemars, maux de tête, maux de ventre, si l’enfant devient plus introverti que d’habitude, s’il y a une baisse de la concentration, s’il y a des troubles du sommeil ou de l’appétit, pensez à une évaluation par un professionnel de la santé mentale.